Dans cet ouvrage paru en 1953, Jünger se penche sur les rapports historiques entre l’Est et l’Ouest, entre l’Asie et l’Europe. À travers ces rapports, se cristallise une réflexion existentielle pour l’homme.
Jünger prend pour objet de sa réflexion cette célèbre anecdote mettant en scène Alexandre le Grand qui trancha dans la ville de Gordion, en Asie Mineure, un nœud réputé impossible à défaire du char de Gordios, roi de Phrygie. Selon la légende, quiconque serait capable de le dénouer serait appelé à régner sur toute l’Asie. L’auteur cherche à rendre compte des relations entre l’Orient et l’Occident, considérées comme un thème historique fondamental, avec les contacts qui ont eu lieu entre l’Europe et l’Asie, depuis les guerres persiques jusqu’à nos jours.
Le nœud gordien représenterait le problème qui se manifeste à chaque rencontre entre l’Asie et l’Europe, lorsque la domination sur le monde est en question. Ainsi, c’est un thème qui garde encore aujourd’hui une actualité certaine, on pourrait même dire, avec tout ce qui est arrivé entre l’Est et l’Ouest, que Le nœud gordien d’Ernst Jünger revêt un caractère prophétique.
L’Asie serait le symbole d’une existence soumise aux forces élémentaires ou divines, destin d’un monde caractérisé par une absence de limites, d’une société politique essentiellement despotique et arbitraire. De l’autre côté, l’Europe représenterait au contraire, avec l’épée d’Alexandre, l’élément lumineux, le pouvoir spirituel, et serait le symbole d’un monde qui reconnaîtrait la liberté, la loi, le respect de l’homme, une grandeur qui ne peut se réduire au seul pouvoir.
Jünger précise le sens de son titre dans les notes en fin de l’ouvrage : le « nœud gordien » doit être compris comme une question posée par le destin ; il se renoue sans cesse, de même que la question ne cesse jamais de se poser. Le glaive d’Alexandre fait se lever une lumière nouvelle, la « lumière de la pensée », mais en un sens supérieur, solaire du mot : le doute, le pouvoir de l’esprit. Peu importe que ce soit un glaive ; les mythes sont pleins d’images, en lesquelles se transpose la rencontre primitive de la substance et de l’esprit. Les armes des grands dompteurs, l’arc d’Héraclès, le bouclier de Persée, l’épée de Sigurd sont des symboles de lumière. Ils reflètent la symétrie bilatérale de l’esprit, tandis que dans les nœuds de vipères, les labyrinthes, les replis des serpents, c’est la symétrie du système végétatif qui transparaît.
En étudiant plus en profondeur le texte, on remarque que Jünger y apporte une signification plus métaphysique, plus spirituelle. En effet, il fait référence à des qualités mythiques ne correspondant pas totalement à des entités géographiques ou historiques : c’est d’abord l’esprit de l’Orient, de l’Asie et celui de l’Occident, de l’Europe.
Jünger explique que ce conflit entre l’Orient et l’Occident a lieu en chacun de nous. Ce sont deux possibilités que tout homme de n’importe quelle époque porte en lui-même.
Dans une autre partie de l’essai, Jünger avoue combien « nous sommes troublés dans nos cœurs quand la puissance, qu’elle soit celle du despote ou du demos, quand l’argent, le génie ou les pouvoirs élémentaires sont à eux-mêmes leur propre loi. » Dans ces moments, « il faut que l’âme se tienne en bride. »
Au fond, dans la réponse que Jünger donne au mythe d’Alexandre tranchant le nœud gordien se trouve dessinée la signification de l’européanité, opposée à ce qu’est l’Orient ou l’Asie, comme l’explique Dominique Venner :
« Le glaive qui frappe ainsi est spirituel ; il est instrument d’une décision libre, discriminatoire, mais aussi d’un pouvoir souverain. Le nœud renferme en lui la contrainte fatale, l’obscure implication des énigmes, l’impuissance de l’homme devant l’oracle. Si nous le contemplons d’un peu plus près, nous y voyons reluire les anneaux du serpent. Une fois de plus, le serpent est vaincu, cette incarnation de Gaïa et de sa puissance chthonienne. (…) La mise à mort du serpent est en Occident le premier acte du prince véritable, c’est-à-dire mythique. C’est par elle qu’Héraclès atteste dès le berceau de sa souveraineté. »
Plusieurs notions et figures sont développés dans cet ouvrage si poétique d’Ernst Jünger. De la notion de liberté apparaissant toujours comme l’essence de l’antinomie entre l’Est et l’Ouest, de la liberté spirituelle (libre-arbitre) à la liberté politique (refus de l’arbitraire, du despotisme), en passant par la guerre, autre espace d’opposition entre Orient et Occident.
Des figures comme celle d’Ulysse, l’un des types de l’Occidental face au type Oriental comme Sinbad le Marin ou encore la religion, l’histoire et bien d’autres thèmes fondateurs, Le Nœud gordien peut être considéré comme un livre majeur. Dominique Venner le considérait comme la quintessence de l’œuvre jüngérienne.
Les premières troupes aéroportées de l’armée britannique débarquèrent en Grèce le 4 octobre 1944. L’objectif principal de l’Angleterre dans ce pays n’était cependant pas de vaincre les forces allemandes, loin de là, mais de réaliser une avance rapide pour rencontrer les troupes soviétiques du maréchal Tolboukhine, qui venaient juste de mener avec succès une opération pour libérer la Yougoslavie. Ne rencontrant aucune résistance de la part des troupes allemandes, les Anglais s’empressèrent d’occuper le territoire libéré pour ne pas laisser entrer les Russes en Grèce.
La paix n’a pas suivi leur arrivée en Grèce. Au contraire, les opérations militaires ont éclaté avec une vigueur renouvelée. Les Anglais étaient opposés aux partisans du puissant mouvement communiste ELAS. En conséquence, les «libérateurs» britanniques ont commencé des opérations militaires contre les Grecs.
Voici quelques faits sur ce conflit qui, aujourd’hui, est passé complètement sous silence :
– En novembre 1944, le général Scobie, commandant des forces britanniques en Grèce, donne l’ordre de désarmer les unités ELAS. Les représentants communistes du Cabinet refusent de signer un décret ordonnant la dissolution de l’ELAS et, le 2 décembre, ils démissionnent. Le lendemain, une manifestation de 500 000 hommes a lieu à Athènes contre les actions du gouvernement et du commandement britannique. Les armes sont utilisées contre les manifestants par les autorités. Le 4 décembre 1944, les combats commencent entre les unités de l’ELAS d’un côté et les troupes britanniques et gouvernementales de l’autre, et les membres de l’ELAS prennent le contrôle d’Athènes et du Pirée. Le fait que les unités de l’ELAS ne soient évacuées du Pirée que le 12 décembre 1944 donne une indication de la gravité des combats. À Athènes, Les troupes britanniques sont encerclées et elles ne réussissent à s’en sortir que vers la fin du mois. En outre, deux divisions sont redéployées en Grèce depuis le front italien.
Comme nous pouvons le voir, il y avait tellement de partisans de l’ELAS dans la capitale grecque qu’ils avaient facilement pris le contrôle de toute la ville. En ouvrant le feu sur les manifestants, les troupes britanniques avaient montré de quel côté du conflit ils étaient. Rappelez-vous que c’est précisément pour ce genre d’actions que Londres a condamné Kadhafi et Assad récemment.
Voici ce que Winston Churchill écrit dans son livre “La Seconde Guerre Mondiale”:
“Le dimanche 3 décembre, les partisans communistes, engagés dans une manifestation interdite, se sont heurtés avec la police et la guerre civile a commencé. Le lendemain, le général Scobie ordonna à l’ELAS d’évacuer Athènes et le Pirée sur-le-champ. Au lieu d’obtempérer, leurs troupes et leurs civils armés tentèrent de s’emparer de la capitale par la force. A ce moment j’ai pris un contrôle plus direct de l’affaire. En apprenant que les communistes avaient déjà pris presque tous les commissariats d’Athènes, assassinant la majeure partie de leurs occupants qui n’étaient pas engagés de leur côté, et se trouvaient déjà à un demi mile des bureaux du gouvernement, j’ordonnai au général Scobie et à ses 5 000 soldats britanniques qui, dix jours auparavant, avait été reçus avec ravissement comme libérateur par la population, d’intervenir et tirer sur les traîtres agresseurs. Il ne sert à rien de faire des choses comme celles-là à moitié. “
– Au total, du 3 décembre 1944 au 15 janvier 1945, les avions britanniques ont effectué 1665 sorties au-dessus de la Grèce, détruisant 455 automobiles, quatre pièces d’artillerie et six locomotives.
– Les Anglais n’ont réussi plus ou moins à établir le contrôle sur le territoire de la Grèce continentale qu’après six semaines de combats acharnés. Le 12 février 1945, un accord visant à mettre fin à la guerre civile fut signé à Varkiza, aux termes duquel toutes les unités de l’ELAS se retiraient des régions d’Athènes, de Selanik et de Patras.
– La majorité des combattants de l’ELAS cessèrent les hostilités et rentrèrent chez eux. Cependant, les représentants du gouvernement démocratique, ainsi que la nation humaine du «monde libre», violèrent l’accord et commencèrent à les arrêter par centaines et à les fusiller sans procès.
– En fin de compte, la situation a explosé à la suite des élections dites «générales», qui eurent lieu le 31 mars 1946. Les communistes et un certain nombre de partis démocratiques avaient accusé le gouvernement d’avoir falsifié les résultats et d’avoir fait pression sur les électeurs. Il convient de mentionner que la brutalité policière n’avait pas diminué durant toute l’année 1945. Les élections servirent de prétexte à une nouvelle confrontation. Le premier conflit ouvert eut lieu en juillet 1946, lorsque les forces gouvernementales tentèrent de débarrasser les régions de Vermion et du Mont Olympe des communistes. Malgré le fait que ceux qui étaient à l’offensive étaient soutenus par des chars et des Spitfires, les attaques échouèrent. Les unités ELAS bénéficiaient d’un large soutien parmi la population du pays, d’une vaste expérience de la guérilla contre les Allemands, et il y avait aussi le fait qu’il y avait un certain nombre d’alliés secrets dans l’armée grecque. Un nouveau cycle de guerre civile avait commencé dans le pays.
– La guerre de Grèce a duré jusqu’au début de 1949, soit un total (avec des pauses) de cinq ans!
– Selon les chiffres officiels, les forces gouvernementales ont subi des pertes de 12 777 personnes tuées et 37 732 soldats et officiers blessés, tandis que les unités pro-communistes ont subi des pertes de 38 000 tués, et il n’y a pas de chiffres sur le nombre de blessés. Mais combien de personnes tuées et torturées étaient des civils? Le pays était en ruines; les Allemands, en se retirant de la Grèce, n’ont pas réussi à détruire entièrement leurs lignes de communication, ce qui a été fait par les Grecs eux-mêmes – non sans l’aide des Anglais et des Américains, bien sûr.
L’histoire des Balkans, et surtout de la Grèce, est un exemple clair de la misère d’une vision en noir et blanc de l’Histoire, une Histoire dans laquelle Staline et l’URSS sont accusés de tout, tandis que l’Occident a toujours raison dans tout ce qu’il fait.
En mai 1945, 102.481 Russes ont été livrés à Staline par de Gaulle et son gouvernement de gauche : ils ont tous été exécutés ! Conformément aux accords de Yalta, signés entre Staline, Roosevelt et Churchill, alors que de Gaulle et la France sont totalement ignorés, un véritable holocauste s’est produit à la Libération. À la différence de la Shoah, l’extermination de plus de 3 millions de Russes a fait l’objet d’une totale omerta de la part de tous les États.
Ce fut un crime contre l’humanité qui dépasse tout ce que l’on a connu et condamné depuis. […] Lors de l’invasion de l’URSS et de la Pologne, les Allemands capturèrent près de trois millions de Russes, avec femmes et enfants, pour les déporter comme travailleurs dans les différents pays envahis par l’Allemagne. Il ne s’agissait pas uniquement de Russes mais également de Cosaques, Caucasiens, Baltes et Ukrainiens, notamment les dizaines de milliers qui avaient émigré afin de trouver des conditions de vie meilleures que dans leur pays. […] Tous ces pays cédèrent aux exigences de Staline, qui demandait que ces trois millions de Russes lui soient livrés de gré, mais surtout de force, car il n’y avait que très peu de volontaires sachant le sort qui les attendait. Des dizaines de milliers furent abattus immédiatement, dès leur arrivée sur le sol russe, et des centaines de milliers, plus malchanceux, dirigés vers les goulags sibériens où ils subirent les pires atrocités avant de disparaître. Totalement ignoré lors des accords de Yalta, de Gaulle est reçu, à sa demande, par Staline et signe un accord séparé à la date du 29 juin 1945 (archives du Foreign Office). Avec l’appui du Parti communiste – qui lui a permis, comme on le sait, de prendre le pouvoir à la Libération –, il accepte sans état d’âme d’expédier vers l’URSS (donc vers la mort) tous les Russes détenus en France, consentants ou non. […]
Le retour du refoulé de la tragédie algérienne, qui marqua si fort l’adolescence de ma génération, commence heureusement à sortir du cadre d’un réquisitoire unilatéral contre l’armée française.
Que notre armée ait à se confronter avec la mémoire de cette terrible épreuve, je serai le dernier à le récuser.
Il ne saurait être question de nier les crimes qui furent commis par les nôtres, et de passer par pertes et profits la machine à torturer, ce système qui tue aussi sûrement l’âme du tortionnaire que le corps de son supplicié. En ce sens, je reconnais l’honneur des justes qui dénoncèrent cette horreur, même si les réserves fondamentales que je tiens à formuler à l’égard de certains de leurs présupposés ne me situent pas dans la ligne de leur pensée. J’ai trop d’estime à l’égard d’une Germaine Tillon et d’un Pierre Vidal-Naquet pour ne pas leur dire en même temps mes accords et mes désaccords.
Ma première réserve tient à l’armée française. Si grandes que furent ses défaillances morales, je ne puis me résoudre à la voir traiter comme une sorte de « corps de péché » qu’il nous faudrait maudire à jamais. Tout de même ces généraux, ces officiers, ils sortaient de la Seconde Guerre mondiale, où ils nous avaient libérés du nazisme. Et nous avons contracté, que nous le voulions ou pas, une dette à leur égard, qui dépasse l’engagement victorieux d’un moment, car c’est notre communauté nationale qui n’a cessé de recourir à leur courage, et à leurs sacrifices, en les envoyant dans toutes les missions impossibles. Je ne puis oublier non plus que l’armée qui, en 1954, reçoit la charge de l’Algérie, revient d’Indochine où elle a été à l’école de son adversaire communiste dont elle a retenu nombre de méthodes perverses et des bribes d’idéologie empoisonnée. Et c’est à partir de là que je définirais mon désaccord le plus important avec qui voudrait mettre tout lepoids de la faute sur notre armée et sur notre pays.
J’entends bien qu’on invoque le péché originel du colonialisme, qui au point de départ aurait tout gâté et tout faussé, en établissant des rapports de domination, d’injustice et de violence. Il y a évidemment une part de vérité là-dedans, bien qu’il y ait beaucoup à dire sur la colonisation dont le moindre des paradoxes ne fut pas d’éveiller à la conscience politique ses adversaires qui en sont en quelque sorte les héritiers contrariés mais héritiers tout de même. Je ne suis pas sûr, par ailleurs, que les défauts du colonialisme, qui sont inhérents à l’histoire entière de l’humanité, aient été plus éclatants qu’ailleurs dans l’Algérie française. Mais ce que je refuse d’admettre dans le réquisitoire anticolonialiste c’est l’affirmation absolue que la violence serait toute entière le fait « de la répression coloniale ». C’est là proprement un mensonge qui fausse toutes les perspectives et supprime toutes les possibilités de discernement pour ouvrir les esprits à une recherche commune, du moins ceux qui veulent en vérité dénouer les obstacles qui s’opposent à la reconnaissance mutuelle de peuples.
Que la violence aveugle ait été au cœur des répressions coloniales, il est impossible de ne pas l’admettre. Comment oublier le drame de Sétif en 1945, où plusieurs milliers d’Algériens furent massacrés en représailles de l’assassinat d’une centaine de colons, et qui explique l’impasse tragique dont naîtra la rébellion de 1954. Cependant, cela ne saurait cacher la réalité de l’idéologie proprement terroriste du Front de libération national algérien, qui s’imposa dès le départ, et dont le but explicite était de susciter un climat d’horreur pour imposer son règne sans partage à la population musulmane, et casser tout lien possible avec la population d’origine européenne. Certes, on peut toujours affirmer qu’en agissant ainsi, les nationalistes algériens étaient dans la logique du mimétisme de la répression coloniale. Mais c’est faire bon marché de la culture révolutionnaire qui érige la violence en accoucheuse de l’histoire et la haine homicide en méthode de libération nationale. Il n’est que trop vrai que l’armée française en tombant dans le piège de la terreur répondait malheureusement aux vœux d’un adversaire qui ne désirait que la lutte totale et sans rémission. C’était tout bénéfice pour le FLN dont la violence était héroïsée comme libératrice à travers le monde, tandis que la contre violence de l’armée française était partout moralement condamnée. C’est pourquoi, d’ailleurs, l’indignation des plus justes parmi les dénonciateurs de la torture ne pouvait pas vraiment troubler ceux qui pensèrent qu’elle s’exerçait unilatéralement et n’avait de but que de servir l’adversaire.
Encore une fois, je ne refuse pas un retour sur nos responsabilités, mais je tente de voir un peu plus clair dans cet imbroglio où il n’y a plus que terreur contre terreur. Le problème n’est pas tellement de rappeler, comme on le fait non sans pertinence, que les actes inadmissibles de l’armée française répondaient à des actes criminels révoltants. Il consiste à désigner le système qui piège tout le monde et par rapport auquel les intellectuels parisiens ne sont pas sans responsabilité dès lors qu’ils acquiescent plus ou moins implicitement à une conception léniniste des déterminismes historiques. À l’origine de l’insurrection algérienne, ils sont six, dépourvus de tout moyen, et surtout de relais populaires. Leur seul espoir est de mettre le feu partout, et d’engager l’Algérie entière dans une spirale de violence que la France sera Incapable de maîtriser. Sur ce point, les six se trompèrentcar l’armée française saura juguler la rébellion armée, mais entre temps celle-ci aura su vaincre moralement, en suscitant une conscience nationale qui n’existait pas au début. Le pari de la violence accoucheuse de l’histoire avait réussi, au prix terrible qui est le sien. On ne saurait oublier le meurtre symbolique qui marque le début de l’Insurrection, celui d’un couple d’instituteurs auxiliaires. Le beau symbole du colonialisme que ces Monnerot venus avec enthousiasme se mettre au service des gosses des Aurès… Et puis il y aura tous les meurtres des musulmans favorables à la France. La spirale ne s’arrêtera plus, de terrorisme en répression.
L’Algérie n’en est d’ailleurs pas sortie. Elle est toujours victime de cette culture de la haine et du meurtre, qu’on n’attribue à « la répression coloniale » qu’en vertu d’un préjugé idéologique qui a cet avantage décisif de tout reporter sur l’adversaire, sans trop s’occuper de ses propres responsabilités. L’idéologie terroriste du FLN a coûté très cher à l’Algérie, et ce n’est pas en reportant tout sur la torture pratiquée par l’armée française qu’on mettra fin à un système qui ne cesse de sacrifier ses propres enfants. Autant il est nécessaire de ne pas tricher avec notre refoulé, autant il est salutaire de s’engager ensemble, Français et Algériens, dans un travail de mémoire dont le but serait enfin d’ouvrir l’avenir. Qui fera le pari de la réconciliation profonde de nos de nos deux peuples ?
La biographie de la célèbre sniper russe, Lioudmila Pavlitchenko, héroïne de l’Union Soviétique, vient de sortir en anglais aux éditions Greenhill Books « LADY DEATH THE MEMOIRS OF STALIN’S SNIPER ». Ceux qui ne lisent pas encore le russe mais l’anglais vont pouvoir se régaler en lisant la biographie de la célèbre sniper. Lioudmila Pavlitchenko, née à côté de Kiev, scolarisée et étudiante à Kiev, a tué plus de 500 soldats et officiers ennemis (des Allemands et des Roumains). 309 ont été officiellement reconnus sur sa longue liste de sniper « au nom de sa patrie » comme elle aimait à le dire car Lioudmila Pavlitchenko a donné sa vie et sa jeunesse à sa patrie pour chasser l’occupant.
Cette jeune et jolie femme que les journalistes étrangers avaient surnommé Lady Death s’est vu consacrer des chansons et des films. Son portrait a été imprimé à deux reprises sur des timbres. La célèbre et romantique chanson Kukuchka (Coucou) du chanteur soviétique du groupe Kino, Viktor Tsoï, aujourd’hui enterré au cimetière de Saint-Petersbourg (une tombe très fleurie), a été utilisée pour mettre en image la vie de la sniper dans La bataille de Sébastopol (Битва за Севастополь), film époustouflant sorti sur les écrans en 2015.
Lioudmila Pavlitchenko parle dans sa biographie de la Grande Guerre patriotique, de cette guerre sacrée où les soldats dans les tranchées au front chantaient des chansons patriotiques pour se donner du courage.
Viser entre les deux yeux
Lioudmila Pavlitchenko, cette Russe née en Ukraine, formée au métier de sniper en Ukraine, d’une famille dévouée à l’Union Soviétique, raconte dans sa biographie son engagement militaire et politique pour sauver la patrie soviétique en danger. On ressent, à la lecture de la biographie, d’ailleurs, la force patriotique russe qui secoua tout le peuple pour détruire l’ennemi. Dans le livre en anglais intitulé « Lady Death » Lioudmila Pavlitchenko nous fait découvrir ses techniques de combat et que toutes ses cibles, quand elle en avait le temps, recevaient une balle entre les deux yeux qu’ils soient de simples soldats ou des officiers de haut rang. Lioudmila Pavlitchenko allait en première ligne en s’infiltrant camouflée souvent la nuit pour se positionner et attendre durant de longues heures sa ou ses cibles. On apprend qu’elle utilisa les techniques des snipers finlandais qui montaient dans les arbres de la forêt en Carélie. Durant des heures la tireur d’élite restait dans un arbre à attendre ses cibles. Mais les forêts dans les territoires d’Odessa n’étaient pas aussi denses que celles de Carélie, s’amuse-t-elle à écrire. Lioudmila Pavlitchenko témoigne aussi à de nombreuses reprises du courage de ses camarades. Elle vit à de nombreuses reprises des soldats russes se lancer avec des mines et des grenades sur les chars ennemis en donnant leur vie. La biographie, au-delà de la prouesse humaine de la sniper, montre le courage de tout un peuple qui s’est sacrifié pour sauver son pays mais aussi l’Europe.
Lioudmila Pavlitchenko avait entamé des études d’Histoire et était passionnée par l’archéologie. Elle termina d’ailleurs ses études après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. La guerre en Espagne avait marqué son engagement politique et déjà militaire contre les fascistes. Lisant souvent la Pravda, elle vivait les combats des pilotes volontaires russes engagés en Espagne contre la division Condor. Lioudmila Pavlitchenko commença pour la première fois à tirer à l’école de snipers de Kiev avec un TOZ-8 pour passer au Mosin qui équipait les troupes de l’Armée rouge. Mais dans les premiers combats les glorieux soldats de l’Armée rouge n’avaient pas tous un fusil. Les soldats russes allaient au combat sans un fusil ! Lioudmila Pavlitchenko raconte qu’elle fut envoyée, comme les autres soldats, au front avec une grenade et une pelle ! et qu’elle dut attendre la mort d’un soldat pour avoir le droit de prendre son fusil. « Le soldat qui se trouvait à côté de moi venait d’être sérieusement touché par les bombardements. Il me tendit son fusil. C’est ainsi que j’obtins mon premier fusil au combat ». Plusieurs fois blessée, Lioudmila Pavlitchenko a toujours vécu durant sa vie avec les souffrances physiques immenses. Le 19 août 1941 elle fut notamment ensevelie par plusieurs mètres cubes de terre quand un obus de mortier explosa devant sa tranchée. Ses camarades retirèrent la terre et, blessée, elle resta avec d’autres camarades à l’hôpital plusieurs jours à Odessa dans une chambre qui donnait sur la mer. Dès la fin du mois d’août Lioudmila Pavlitchenko retourna au front en première ligne. Pour oublier la douleur- elle souffrait en silence de blessures à la colonne vertébrale-, Lioudmila Pavlitchenko se mit a boire. Sur le champ de bataille, elle rencontra son mari mais qui mourut au combat. Ayant mené ses missions à des niveaux surhumains Lioudmila Pavlitchenko n’a jamais oublié son mari et l’amour pour sa patrie. Lioudmila Pavlitchenko l’écrit à plusieurs reprises dans sa biographie « c’est pour l’Union Soviétique que j’ai tué et combattu contre les facistes ! » ; « Je n’ai jamais regretté d’avoir tué les fascistes ! »
La vie d’un sniper au front ne dure pas longtemps normalement
Lioudmila Pavlitchenko a tenu de 1941 à 1942 et étant blessée à plusieurs reprises, elle commença une nouvelle carrière de communicante pour l’Union Soviétique. Lors de son arrivée aux Etats-Unis où la femme de Roosevelt fut admirative pour la femme sniper si courageuse, Lioudmila Pavlitchenko en profita pour dénoncer la non intervention américaine et pour demander aux Etats-Unis d’ouvrir un second front pour aider l’Union Soviétique. Elle dit à cette occasion lors d’une rencontre avec la presse « Gentlemen ! J’ai 25 ans et j’ai tué 309 fascistes. Vous ne pensez pas que vous avez assez passé votre temps à vous planquer derrière mon dos ? » ; « Tous les Allemands, qui restent en vie, vont tuer avec facilité des femmes, des enfants et des personnes âgées. Des Allemands morts sont inoffensifs. Par conséquent si je tue un Allemand je sauve des vies », expliquait Lioudmila Pavlitchenko. En parallèle de ses activités de communicante, Lioudmila Pavlitchenko formait des snipers.
L’apparition en urgence d’une rafale de traités de sécurité bilatéraux entre Kiev et plusieurs membres de l’OTAN, démontre ce que certains annonçaient, qu’il s’agit de manœuvres destinées :
– À contourner par des «initiatives nationales» la lourdeur d’un vote collectif,
– À déresponsabiliser «officiellement» Washington qui a le commandement de l’OTAN.
Dans la foulée des propos de Macron, le porte-parole du Conseil National de Sécurité états-unien, John Kirby, vient de déclarer : «Washington n’empêchera pas la France et d’autres pays d’envoyer des troupes en Ukraine».
Les Américains étaient déterminés à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. Avec l’effondrement de la ligne de front ukrainienne, il semble que l’on s’en rapproche. Les Américains ont besoin de nouvelles chairs à canon. Ils vont donc continuer jusqu’au dernier européen.
Bravo, cela fait bien longtemps que nous n’avions pas lu quelque chose d’aussi éclairant sur la guerre en Ukraine.
Seulement, parler d’une guerre jusqu’au dernier Ukrainien – et maintenant peut-être, du dernier Européen, revient à mettre l’accent sur le moyen plutôt que sur le but : en réalité, il s’agit bien d’une guerre jusqu’au dernier Russe.
C’est Vladimir Poutine qui, le premier, avait fait remarquer que l’Occident était prêt à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. Lui, bien entendu, n’avait aucun doute sur le fait qu’on arriverait au dernier Ukrainien bien avant d’en arriver au dernier Russe, sa formule avait donc surtout pour but de souligner le cynisme de l’Ouest, et en particulier celui des États-Unis – dans l’espoir, probablement, de faire douter les Ukrainiens du bien-fondé de leur résistance.
Le message Telegram est aussi un peu court sur un autre point, le but n’est pas aujourd’hui de combler les trous dans l’armée ukrainienne, mais de monter d’un cran dans l’escalade, en réalité, le scénario est de plus en plus proche de celui qu’on a connu dans le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale : dans le cas de la Pologne aussi, c’était à la France et à l’Angleterre d’intervenir en premier en cas d’agression par l’Allemagne, un piège pour les Européens, car la diplomatie américaine de Roosevelt et de son ambassadeur «champagne», William Bullitt, avait tout fait pour pousser la Pologne au blocage et à l’intransigeance, lui enjoignant de n’accepter aucune offre de Hitler.
Citons l’ambassadeur de Pologne à Paris, Juliusz (Jules) Lukasiewicz, qui envoie un rapport top secret au ministère des Affaires étrangères à Varsovie au début de février 1939 exposant la politique américaine en Europe telle que la lui a présentée William Bullitt.
«Il y a une semaine que l’ambassadeur des États-Unis, William Bullitt est rentré à Paris après un congé de trois mois en Amérique. J’ai eu depuis deux conversations avec lui ce qui me permet de vous tenir informé de ses vues concernant la situation européenne et de donner un aperçu de la politique de Washington».
La situation internationale est considérée par les cercles officiels comme extrêmement grave et prête à basculer dans le conflit armé à tout moment. Les responsables sont d’avis que si une guerre devait éclater entre d’un côté l’Angleterre et la France, et de l’autre l’Allemagne et l’Italie, et si l’Angleterre et la France venaient à être vaincues, l’Allemagne constituerait un danger pour les intérêts des États-Unis sur le continent américain même. Pour cette raison, on pouvait, dès le départ, prévoir la participation des États-Unis à la guerre aux côtés de la France et de l’Angleterre, naturellement, avec un certain retard, comme l’ambassadeur Bullitt le dit : «si la guerre devait éclater, nous ne prendrions certainement pas part à son commencement, mais c’est nous qui la terminerions».1
La grosse différence aujourd’hui, c’est que contrairement à l’Allemagne en 1940, les États-Unis peuvent parfaitement être directement frappés par la Russie, les Américains n’ont pas la maîtrise de l’escalade, laquelle, comme dit Lavrov, ne peut plus être totalement exclue.
"L'infériorité de la droite européenne par rapport aux autres forces politiques s'explique notamment par son incapacité à proposer une alternative en phase avec son temps. Il faut se rendre à l'évidence: les discours, les slogans, les symboles et les leitmotivs de cette droite ont aujourd'hui quelque chose de désuet, de souvent pathétique et parfois de ridicule". Tels sont les premiers mots utilisés par Adriano Romualdi dans son essai "La droite et la crise du nationalisme", des mots qui restent d'actualité 50 ans plus tard. Considéré comme l'un des intellectuels les plus doués de la droite radicale, Romualdi n'hésite pas à critiquer le milieu politique dont il fait partie depuis son plus jeune âge ; dans son essai d'un peu plus de 32 pages, il réussit le tour de force d'analyser les causes de la crise de la droite et du nationalisme italien et, surtout, européen.
Le problème de l'Europe
Au cœur de tout l'essai se trouve le problème de l'Europe dans un monde divisé entre démocratie libérale et communisme: les petites patries ne peuvent pas entrer en conflit avec les nouveaux géants économiques nés après 1945. Alors que la Première Guerre mondiale - explique-t-il - il y a eu la "révolution du nationalisme" ("dans l'enthousiasme qu'elle a suscité chez les jeunes ; dans la dissolution, face à elle, de l'internationale socialiste ; dans la coutume de la vie en uniforme, qu'elle a répandue et qui est restée, presque comme l'idée de devenir gardienne perpétuelle de la nation, toute la force atteinte par l'idéologie nationale s'est exprimée"), après la Seconde Guerre mondiale, il y a eu une détérioration rapide de cette force, qui a également résulté de la détérioration de la droite européenne face à d'autres forces politiques. Contrairement à ses alliés, l'Italie ne disposait pas d'une approche politique révolutionnaire, d'une mentalité adaptée à une guerre continentale, impériale et idéologique telle qu'elle se déroulait effectivement, elle s'axait plutôt sur des querelles relatives à d'anciennes frontières.
Le nationalisme européen
Ainsi, pour Romualdi, seul un nationalisme européen pouvait et peut encore rivaliser avec les grandes puissances politiques et économiques. Il est bien conscient que le mythe des identités nationales apporté par le romantisme du 19ème siècle, par opposition au mythe cosmopolite des Lumières, a fait son temps : il est désormais obsolète et contre-productif de parler d'un nationalisme visant des nations individuelles. Pour expliquer le pic du déclin des forces de droite, compte tenu de sa formation d'historien, il analyse à la fois le fascisme et le nazisme, critiquant toutefois l'Espagnol Francisco Franco et le Portugais Antonio de Oliveira Salazar : malgré la longévité de leurs gouvernements, ils n'ont pas réussi à radicaliser leurs sociétés respectives, restant un phénomène passager, sans effets durables dans le temps, épousant surtout un autoritarisme de type catholique qui n'a rien à voir avec la révolution mussolinienne, qu'il définit au contraire comme "la réaction instinctive des peuples européens à la perspective d'être réduits en poussière anonyme par les internationales de Moscou, d'Hollywood, de Wall Street...". Une réaction et un phénomène européens, qui ont triomphé pleinement dans les pays - comme l'Italie et l'Allemagne - qui avaient souffert dans leur chair de la gangrène du communisme et des tromperies du wilsonisme, mais présents dans toute l'Europe, de la France à la Scandinavie, de la Roumanie à l'Espagne". Il reconnaît ainsi que le fascisme avait un objectif plus important que Nice et la Savoie : celui d'institutionnaliser le nationalisme, jusqu'à créer une internationale nationaliste capable de s'opposer à l'internationale communiste et à l'internationale américaine. Afin de souligner la nécessité d'une Europe unie sous la bannière du nationalisme, il a également analysé la figure d'Hitler, qui a déclaré dans Mein Kampf que faire la guerre juste pour retrouver les frontières de l'Allemagne d'avant 1914 serait un crime : "À l'époque où la Russie et l'Amérique sont devenues de formidables détenteurs de matières premières, aucune autonomie ou indépendance n'aurait été possible en Europe si le fer de Lorraine et de Norvège, le pétrole de Ploesti et de Bakou, le fer et l'acier de Belgique, la Ruhr, la Bohême, le Donbass et la Haute-Silésie n'avaient pas été entre les mêmes mains". Une nécessité vitale, donc.
La crise du nationalisme
Pour Romualdi, la crise du nationalisme ne se situe pas en 1945, mais en 1939, lorsqu'il fallait choisir entre les États-Unis, l'Allemagne et la Russie : la neutralité était impossible pour l'Italie étant donné sa position au centre de la Méditerranée, même si elle n'était pas prête militairement et que, comme nous l'avons déjà dit, ses classes dirigeantes ne pouvaient pas en comprendre la portée. Mais aujourd'hui, affirme Romualdi, l'Italie, la France et l'Allemagne ne peuvent plus être grandes en tant qu'États individuels, mais seulement en tant qu'Européens. C'est une invitation à ne pas s'ancrer dans un nationalisme obsolète qui ne serait que contre-productif et qui, au contraire, ne pourra retrouver sa légitimité historique que s'il sait s'adapter aux proportions du monde moderne, avec la mutilation induite par le rideau de fer et dans le rejet de l'impérialisme. Cette tâche ne peut être remplie par la Communauté européenne car la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) et la CEE (Communauté économique européenne) manquent de volonté politique : il faut rééduquer les Européens à la vertu politique, que les partisans de Yalta avaient tenté d'effacer. Romualdi reconnaît dans l'anticommunisme un outil fondamental, surtout dans un monde (le sien) dicté par la volonté de Staline, Roosevelt et Churchill.
Contre l'antifascisme
Critiquant les accords de Yalta, il ne manque pas de critiquer l'antifascisme, dont il donne une définition parfaite : "c'est le renoncement, c'est la lâcheté, c'est l'acceptation molle de la catastrophe de 1945. [...] Cet antifascisme se dressera toujours devant nous lorsqu'il s'agira de trahir et de nier les intérêts de l'Europe". De plus, "la logique de propagande de Yalta, c'est l'antifascisme, c'est-à-dire ce lavage de cerveau permanent que nous imposent le cinéma, la presse et la télévision. Car qu'est-ce que cet antifascisme si ce n'est la tentative permanente d'occulter Yalta, de cacher aux Européens qu'en 1945 ils n'ont pas été "libérés" mais vendus et divisés ? Qu'est-ce que cet antifascisme si ce n'est une tentative de désapprendre aux Européens les vertus morales et militaires qui leur permettront de retrouver leur indépendance ? Qu'est-ce que c'est sinon l'alibi dont les Russes ont besoin pour enchaîner l'Europe de l'Est et les Américains afin de justifier devant l'histoire le marchandage honteux de Yalta ?
A partir de ces dernières phrases, il est possible d'esquisser les bases de son autre essai "Idées pour une culture de droite" dans lequel, en plus d'expliquer ce qu'est la droite et ce que signifie être de droite, il esquisse les bases de l'émergence d'une véritable culture de droite, que même le fascisme n'est pas parvenu à développer. En fait, il le critique parce que, malgré l'intervention ciblée de Mussolini dans le domaine de la culture, il n'a pas réussi à radicaliser la société italienne. Il identifie la naissance des maisons d'édition, l'écriture de nouvelles œuvres, la télévision et la culture comme la base d'une nouvelle droite, qui ne doit plus jamais se laisser enfermer dans les carcans imposés par les corporations socialistes et capitalistes. Il ne fait aucun doute qu'il s'agissait d'un intellectuel novateur et clairvoyant. Aujourd'hui, face à la soumission flagrante de la droite aux internationales communistes et capitalistes, il est essentiel d'étudier et de redécouvrir Romualdi, dont la contribution, 50 ans plus tard, est toujours d'actualité.
"Tous les irrédentismes sont arrivés à maturité. Que ceux qui prétendent enchaîner les jeunes à un nationalisme d'hier et non de demain s'en souviennent".
Au moment où le commandement russe avait commencé à se heurter à des difficultés pendant l’offensive allemande de 1915, ils avaient vainement essayé d’obtenir au moins une aide réelle de la part des Alliés. Cependant, à la différence de leurs adversaires, les actions des pays de l’Entente continuaient à manquer de coordination, ce qui explique la passivité et la répugnance des Anglais et des Français à attirer une partie des forces allemandes sur eux. Mais ne recevant absolument aucun soutien, la Russie insista pour résoudre les problèmes de coordination des actions. Sous la pression de Saint-Pétersbourg, une conférence militaire interalliée eut lieu à Chantilly le 7 juillet 1915. Après presque une année d’actions militaires des pays de l’Entente, c’était la première fois (!) qu’ils tentaient de coordonner plus étroitement les plans stratégiques pour obtenir la victoire finale dans la guerre. Lors de la toute première session, le général français Joffre déclara que «le manque de coordination des actions des alliés» pourrait conduire les «Austro-Allemands» à concentrer leurs principales attaques sur chacune des armées alliées et à les retirer de la bataille l’une après l’autre”. La solution qui s’offrait à elle était simple et logique: l’armée alliée à laquelle l’attaque principale de l’ennemi était dirigée devait recevoir l’aide des autres membres de l’Entente. Le chef virtuel du renseignement militaire russe, le colonel Ignatiev, dont le frère représentait la Russie à la conférence, a écrit: “Malgré les belles déclarations, il n’a pas été possible de créer un organe central interallié de coordination, en grande partie par la faute de l’Angleterre, les contradictions entre les participants s’étant avérées trop grandes”.
Afin d’élaborer et de coordonner ses plans, l’Entente tint une deuxième conférence à Chantilly en décembre 1915. Le nouveau représentant de la Russie, le général Zhilinsky, tenta de nouveau d’atteindre des objectifs très clairs avec les partenaires de la coalition. Le commandement russe avait insisté sur le fait qu’une attaque sur les fronts occidentaux et orientaux devrait être menée en même temps ! Il ne devrait pas y avoir de délai entre le début des opérations menées par des armées séparées. Le général russe tenta également de trouver une solution à une attaque immédiate par les autres Alliés si l’un d’entre eux était attaqué par les Allemands, même si les préparatifs d’une telle attaque n’étaient pas encore complètement achevés.
La conférence était d’accord avec Zhilinsky et avait complètement convenu que ce qu’il avait suggéré ne permettrait pas à l’ennemi de manœuvrer librement avec des réserves. Et c’était tout ! Seules les dispositions générales avaient été approuvées, aucun objectif spécifique n’avait été défini. Les dates des futures offensives avaient été fixées dans un mémorandum préparé par l’état-major français. Au départ, tout était planifié comme l’avait demandé le général Zhilinsky – une attaque simultanée sur les fronts occidental et oriental – mais de «petits» amendements furent introduits par la suite.
Selon le plan de départ de l’ensemble de l’alliance, mais actualisé avec les nouvelles modifications, l’attaque du front français était prévue pour le 1er juillet 1916 et sur le front russe deux semaines plus tôt. Juste le temps pour les Allemands de redéployer leurs divisions par rail sur le front russe. En d’autres termes, dans le plan préparé par les Anglais et les Français, la Russie était une fois de plus asservie au fardeau principal de la guerre et les événements subséquents n’ont rien changé, quels que soient les changements dans la situation politique et militaire.
Pour une quelconque raison, les historiens semblent s’écarter d’un schéma intéressant : quel que soit le pays impliqué dans cette guerre, de quelque bord qu’il se trouve, la Russie était le seul pays dont la situation était en train de se détériorer !
L’entrée en guerre de la Roumanie le 27 août 1916 en est une belle illustration. Ou plutôt, elle est révélatrice de la persévérance avec laquelle les “Alliés” ont attiré Bucarest. D’un point de vue militaire, cela posait un problème certain à la Russie “, écrit Mannerheim. Il existe un point de vue largement connu que divers auteurs attribuent à diverses autorités militaires. L’essentiel est le suivant: il n’était pas important de savoir de quel côté la Roumanie entrait en guerre, car la puissance militaire nécessaire pour la détruire ou s’en dégager était exactement la même. Et c’est là que réside le “problème”: l’entrée de la Roumanie dans la guerre n’était d’aucune utilité pour l’Entente, mais elle causerait des dommages considérables à la Russie. La puissance militaire de la Roumanie était très faible, mais le pays partageait une longue frontière avec la Russie. Si la Roumanie entrait en guerre, le front russe serait automatiquement étendu. Le remplir épuiserait toutes les réserves de la Russie et affaiblirait d’autres sections du front. C’est pourquoi les Anglais ont fait tout leur possible pour forcer Bucarest à entrer dans la guerre. Pour que le gouvernement roumain puisse entrer dans la guerre avec un cœur léger, les diplomates britanniques leur promirent des gains territoriaux aux dépens de l’Autriche-Hongrie et donnèrent l’extraordinaire assurance que la Roumanie serait capable de déclarer seule la guerre à l’Autriche. C’est ainsi que les Roumains entrèrent en guerre, mais ce sont l’Allemagne, la Bulgarie et la Turquie qui lui déclarèrent la guerre.
La situation était assez étrange: les membres de l’Entente, luttant contre un seul et même ennemi, avaient des points de vue diamétralement opposés sur l’entrée de la Roumanie dans la guerre. Exactement comme cela avait été avec la Turquie. Cependant, il n’y a rien de surprenant. C’était simplement que les véritables objectifs de la Russie pour entrer dans la guerre et ceux de ses alliés étaient différents, donc leur approche était différente.
La flotte russe de la mer Noire était également confrontée à un nouveau casse-tête: elle avait désormais le problème supplémentaire de protéger les côtes roumaines contre les navires ennemis. Lors de son interrogatoire avant d’être exécuté par un peloton d’exécution en janvier 1920, le commandant de cette flotte, l’amiral Kolchak, a rappelé les mots fascinants que le Tsar Nicolas II lui avait personnellement dits:
“Je ne suis absolument pas d’accord avec la position actuelle de l’entrée de la Roumanie dans la guerre: je crains que ce ne soit une entreprise non rentable qui ne fera qu’allonger notre front, mais le commandement allié français y tient. Ils veulent que la Roumanie entre en guerre quoi qu’il arrive. Ils ont envoyé une mission spéciale en Roumanie avec des fournitures militaires et la pression du commandement allié l’a obligé à céder. “
À cet égard, la réaction du chef du commandement français, le général Joffre, est révélatrice: après avoir découvert l’entrée en guerre de la Roumanie, il proclame avec enthousiasme: «Il n’y a absolument rien à regretter!» Vous comprendrez pourquoi le général français était si ravi si vous regardez les événements qui ont mené à l’entrée de la Roumanie dans la guerre.
L’offensive russe (l’offensive de Broussilov) était terminée à la fin d’août 1916 et, tout de suite après, les Roumains annoncèrent leur décision d’entrer en guerre du côté de l’Entente. Après quoi ils lancèrent une attaque contre la Hongrie, en mettant la pression sur les troupes autrichiennes. L’Allemagne réagit immédiatement. Les Allemands mirent deux mois à se regrouper et, le 11 novembre 1916, les troupes allemandes lancèrent leur offensive sous le commandement du général Mackensen. Après avoir rapidement vaincu l’armée roumaine, les Allemands atteignirent Bucarest où ils détruisirent complètement les troupes roumaines restantes en trois jours pendant la bataille de Bucarest et entrèrent dans la capitale. En quelques jours, l’armée roumaine avait perdu 120 000 personnes qui avaient été tuées ou capturées et elle avait pratiquement cessé d’exister.
“La Roumanie avait demandé de l’aide à la Russie dès le début des actions militaires et la taille de cette aide n’avait cessé d’augmenter à mesure que les offensives allemande et austro-hongroise progressaient. Au début du printemps 1917, il y avait 36 divisions d’infanterie russes et 6 de cavalerie russe sur le front roumain, qui s’étendait sur environ 500 kilomètres. Cela signifiait que l’armée russe avait envoyé environ un quart de ses troupes en Roumanie et ne disposait presque plus de réserves. En outre, la Russie était censée fournir de l’équipement et de la nourriture à l’armée roumaine, mais à ce moment-là, la situation de la Russie empirait de jour en jour. C’est un exemple typique de la façon dont un allié faible apporte plus de soucis que d’aide! “, Écrit le général Mannerheim dans ses mémoires.
Le maréchal français Joffre bouillonnait et avait exigé que 200 000 soldats russes soient envoyés pour sauver la Roumanie. L’ambassadeur de Roumanie, Diamandy, avait harcelé le Tsar avec un plan de l’état-major de Bucarest selon lequel les Russes devaient concentrer 3-4 corps à travers les Carpates orientales et frapper le flanc des Allemands qui avançaient. Les «Alliés» exigeaient l’impossible: il n’y avait tout simplement nulle part où trouver autant de troupes en si peu de temps. Par conséquent, sans refuser d’aider la Roumanie, le Tsar Nicolas II et le général Alekseev avaient rejeté le plan proposé. Parce que les nombreuses réserves nécessaires n’étaient tout simplement pas disponibles et que le retrait de troupes laisserait inévitablement le front exposé et pourrait permettre à l’ennemi de percer ailleurs. Mais il semblerait que c’est ce que recherchaient les “Alliés”. Leur hystérie était indescriptible. Diamandy courut se plaindre à Paléologue qui avait envoyé un message à Paris, et dès lors, ils poussèrent encore et encore. En fin de compte, ce sont les forces russes qui ont sauvé les Roumains, puisque les forces britanniques étaient «bloquées» sur le front macédonien et incapables de «se battre» pour aider la Roumanie. Cela aurait pu être facilement prédit. Les troupes russes allaient toujours aider leurs alliés, tandis que les Anglais et les Français avaient toujours une raison convaincante pour expliquer pourquoi ils ne l’avaient pas fait eux-mêmes.
«En ce qui concerne la Roumanie», écrivait A. Zaionchkovsky, un théoricien militaire russe bien connu et commandant de corps sur le front roumain, «l’Entente a donné un bel exemple de discorde militaro-politique». En ce sens qu’ils avaient exhorté la Roumanie à entrer dans la guerre, mais n’avaient pas protégé le pays contre la défaite. Devinez pourquoi ! D’où avaient été prélevées les troupes allemandes qui avaient vaincu les Roumains? Du front occidental, bien sûr! Par conséquent, l’entrée de la Roumanie dans la guerre avait affaibli la Russie et l’Allemagne: un nombre encore plus important de troupes allemandes et russes s’étaient affrontées, ce qui était tout à fait conforme au scénario des «Alliés». Il y avait moins de troupes allemandes sur le front occidental et plus sur le front de l’Est, et ainsi les difficultés de la guerre étaient imperceptiblement transférées aux Russes qui subissaient déjà d’énormes pertes. L’armée russe avait commencé à avoir encore moins d’artillerie et d’armes par kilomètre de front. Les livraisons d’armes des Alliés n’étaient plus comme elles l’avaient été, alors que les nouvelles divisions allemandes n’oubliaient jamais d’emporter leur propre artillerie avec elles.
La Première Guerre Mondiale est littéralement un tel kaléidoscope de vils exemples de la politique anglaise qu’à un moment donné, on cesse d’être étonné de leur trahison. Mais en fait, l’histoire entourant l’entrée de la Roumanie dans la guerre se démarque des autres, car elle a un sens caché de plus. Pour le comprendre, il vous suffit de vous familiariser avec les plans de la Russie de cette période, qui étaient également bien connus des “Alliés”. Après le débarquement inattendu des Anglais et des Français à Gallipoli, le Tsar Nicolas II inquiet ordonna qu’un plan soit élaboré pour s’emparer des Détroits si importants stratégiquement pour la Russie. Vous vous rappellerez que les gouvernements de l’Entente ne s’y étaient pas opposés verbalement, mais ils étaient arrivés à des conclusions et avaient pris des mesures. Et ici nous abordons encore une fois un autre moment plutôt intéressant. Il semble que les divisions qui couvraient l’écart «roumain» en train d’émerger sur le front se préparaient pour l’Opération Dardanelles! Ils avaient été redéployés sur le front roumain en abandonnant l’opération destinée à s’emparer des Détroits et de Constantinople!
Ainsi, ayant forcé la Roumanie à entrer en guerre, les Anglais réussirent à contrecarrer l’opération russe de s’emparer du Bosphore et des Dardanelles. Le commandement russe avait initialement planifié l’opération du Bosphore pour l’automne de 1916, mais fut ensuite occupé à secourir les Roumains, ce qui signifiait qu’elle serait déplacée en avril 1917. Mais à cette date, aucun débarquement n’aura lieu : le Bosphore fut l’une des raisons pour lesquelles la révolution russe eut lieu en février 1917 …
Trente députés bretons de gauche ont signé une proposition de loi visant à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Cette ratification faisait partie des engagements de François Hollande lors de la campagne présidentielle. Mais une révision de la constitution est nécessaire.
Or, après que le Conseil d’État a rendu un avis négatif sur l’avant-projet de loi constitutionnelle du gouvernement, François Hollande a décidé d’enterrer l’idée de ratifier la charte, comme l’explique le député UMP Marc Le Fur : «À la première escarmouche avec le Conseil d’Etat, le Président de la République rend les armes et abandonne sa promesse alors qu’il existe un grand nombre de lois qui ont été adoptées et promulguées avec un avis contraire du Conseil d’Etat. Ce n’est pas une question juridique, c’est une question de courage politique. » […]
À l’heure où l’on voit se développer l’ELCO (enseignement des langues et cultures d’origine), qui permet aux écoliers de primaire volontaires de bénéficier de cours gratuits de turc ou d’arabe, organisés et financés par les ambassades de Turquie, du Maroc ou d’Algérie, n’est-il pas ubuesque de considérer que les langues régionales constituent une menace pour l’unité de la République? D’ailleurs, ne nous leurrons pas; là est sans doute le véritable enjeu du débat sur les langues régionales et minoritaires.
Pour un certain nombre de gauchistes, les langues régionales renvoient à un âge préhistorique pré-républicain : elles sont utilisées par le Front de Gauche et les écologistes comme un cheval de Troie qui permettra ensuite de demander la reconnaissance des langues de l’immigration, dites «non-territoriales». Il y a une dizaine d’années, j’avais eu à ce sujet une discussion avec un jeune doctorant en ethnologie qui avait déclaré sur un ton péremptoire qu’il ne trouvait pas utile d’inscrire les langues régionales dans la constitution. Cela m’avait surpris puisque les ethnologues, attachés à la diversité culturelle, sont les premiers à pleurnicher dès lors qu’une langue autochtone disparaît «toutes les deux semaines» dans le monde. J’imaginais donc que sa position était celle d’un Républicain qui défend l’idée d’une nation indivisible.
Mais non: il ajouta qu’il trouvait plus utile de reconnaître dans la constitution les langues maternelles des immigrés, telles que l’arabe, le turc ou le wolof, qui sont davantage utilisées en France !
Alors qu’il aurait pu expliquer, par exemple, que Claude Lévi-Strauss, dans Race et culture, avait défendu l’idée que chaque culture avait le droit de rester sourde aux valeurs des autres, de façon à protéger son identité. Mais non. On peut être ethnologue et incapable de comprendre l’intérêt des langues régionales. Pourtant, les langues régionales font partie de notre patrimoine et donc de notre identité : elles sont l’expression d’une véritable diversité, une diversité au sens braudélien, c’est-à-dire endogène et inscrite tant dans notre géographie que dans notre histoire. Causeur
Le président français Emmanuel Macron est devenu un peu fou :
«La crédibilité de l’Europe sera détruite si on laisse la Russie gagner en Ukraine, a averti Emmanuel Macron, qui défend son refus d’exclure l’envoi de troupes dans le pays.
La guerre en Ukraine est «existentielle pour notre Europe et pour la France», a déclaré M. Macron lors de l’interview sur France 2 et TF1.
«Pensez-vous que les Polonais, les Lituaniens, les Estoniens, les Roumains, les Bulgares pourraient rester en paix une seconde [en cas de victoire russe en Ukraine] ?», a-t-il demandé. «Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro»».
Micron ne veux pas reconnaitre que l’Europe n’a aucune crédibilité à perdre. Il suffit de demander aux quelque 150 pays qui n’ont pas sanctionné la Russie. Ils savent très bien que c’est le coup d’État américain/européen de 2014 à Kiev qui a déclenché le désordre et que l’incapacité, notamment de la France et de l’Allemagne, à forcer Kiev à mettre en œuvre les accords de Minsk a conduit à l’escalade.
Le fait d’être le garant d’un accord sans avoir tenté de le faire respecter a nui à la crédibilité de l’UE.
Essayer de reprendre à l’Ukraine les terres qu’elle a perdues il y a dix ans relève du même non-sens :
«Nous faisons tout ce que nous pouvons pour aider l’Ukraine à vaincre la Russie, parce que je vais le dire très simplement : Il n’y aura pas de paix durable s’il n’y a pas de souveraineté, s’il n’y a pas de retour aux frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, y compris la Crimée», a déclaré M. Macron lors de l’entretien télévisé.
Il est intéressant de noter que Macron ne dit pas comment il tentera d’y parvenir. Le front se fissure partout et l’Ukraine manque d’hommes capables et désireux de se battre.
La France pourrait probablement envoyer 30 000 soldats en Ukraine, mais à quoi cela servirait-il ? Elle ne dispose pas des troupes et de l’équipement nécessaires pour mener un véritable combat contre la Russie. La logistique seule, vulnérable aux attaques russes, serait un cauchemar.
Le rêve français de régner sur Odessa est déjà mort dans le chaos de la fin de la première guerre mondiale, il y a 105 ans :
12 décembre 1918. Déchargement de chars Renault à Odessa
«La déclaration de Emmanuel Macron sur la possibilité d’introduire des troupes françaises en Ukraine et, en particulier, à Odessa tombe presque à pic : il y a exactement 105 ans, l’armée française se trouvait déjà sur le territoire ukrainien. Très brièvement, certes. Mais les Français ont eu une influence considérable sur le cours des événements. Même si ce n’était pas du tout en faveur de l’Ukraine : ils n’ont pas permis la prise d’Odessa par les troupes de la République populaire d’Ukraine, ont transféré le pouvoir formel sur la ville aux gardes blancs russes, se sont disputés avec le pouvoir local de l’hetman Grigoriev, qui est passé du côté des bolcheviks, ce qui a joué un rôle important dans l’effondrement militaire ultérieur de la R.P.U.
En fin de compte, après plusieurs mois passés dans le sud de Palmyre, les troupes françaises ont été complètement décomposées par l’agitation bolchevique, ont chanté «l’Internationale» dans les pubs et, en conséquence, le commandement français a décidé de quitter Odessa au début du mois d’avril 1919, appelant cela «décharger» la ville afin de réduire la pénurie de nourriture».
Des troupes françaises, polonaises, serbes, grecques, allemandes, britanniques et autres étaient alors engagées. Les Russes s’étaient divisés entre Rouges et Blancs et plusieurs groupes nationalistes ukrainiens avaient tenté, en vain, de gagner une guerre contre tous les autres. L’hetman cosaque Grigoriev était probablement le personnage le plus intéressant de tous. Comme le veut l’histoire, lui et ses troupes ont combattu pour pratiquement toutes les parties en guerre, changeant de loyauté sur un coup de tête lorsque cela s’avérait opportun.
Si la France devait à nouveau se rendre à Odessa, à qui pourrait-elle vraiment faire confiance en cas de combat ? Les groupes nazis ? Le gouvernement de Kiev auquel ils sont majoritairement opposés ? Les partisans de la Russie qui multiplient chaque jour leurs activités en Ukraine ?
Comment réagirait-elle si un tel tir de missile, même par hasard, atteignait le camp de ses troupes ?
Les Français, quant à eux, ne semblent pas intéressés par ce désordre :
«Dans un sondage Odoxa, 68% des Français interrogés ont déclaré que les commentaires de M. Macron sur les troupes occidentales en Ukraine étaient «erronés»».
Le parti de Macron perdra probablement les prochaines élections au Parlement européen. Espérons que d’autres dirigeants ne tomberont pas dans le panneau électoral qu’il propose avec des propos aussi absurdes.