samedi 18 mai 2024

Opération Asgard, Ecosse 1940, du cdt Saint Calbre -Tome 1 de la série “Semblable à la nuit”

 

En 1940, Duncan McCorquodale, brillant étudiant d’Oxford, patriote et francophile est recruté par le SOE, Spécial Operations Executive.  « Nous formons les cœurs, nous formons des guerriers. Et ensuite, nous les déguisons en mendiants, en banquiers, en clochards, en paysans… Qu’importe ! Au fond de leur cœur, ce sont des combattants. Ils n’ont pas besoin d’uniformes. »  Notre homme sera un agent. Il entreprend une formation exigeante, éprouvant « plus que jusqu’au bout » ses limites physiques et morales jusqu’à faire de lui une arme redoutable. Une arme invisible, une arme efficace,…

« Il y eut un silence. Lord Lachlan (…) rassembla ses conseils en une seule phrase :

– Te souviens-tu du premier chant de l’Illiade ?

– Bien sur Père, je m’en souviens presque par cœur.    (…)

– C’est cela ton travail. L’Europe est captive comme Chryséis, la belle jeune fille aux cheveux d’or et les Allemands ne la rendront pas. Pour la délivrer, il faut les frapper fort. Et pour cela devenir semblable à la nuit…

En Allemagne, Rudolf Hess, « le dauphin du Führer » commande son Messerschmitt Bf 110, prépare sa mission secrète de déstabilisation de l’Europe, et prévoit de s’envoler vers la Grande Bretagne afin de négocier la paix avec les Anglais par l’intermédiaire du duc Hamilton.

Les falaises des Highlands voient la première mission clandestine de notre héros et de ses “collègues”, prendre corps. Equipe soudée, travail nocturne, relevés topographiques … tout semble paisible. Puis signaux lumineux, visites imprévues, filatures, escapades clandestines à vélo, vols, guets, repérage sous-marin, tir à vue, blessés, disparitions, poses d‘explosifs… Les événements s’enchaînent mais pourquoi ? pour qui ? dans quel but ? Comment trouver le fil conducteur de ces faits brutaux, imprévus, violents ?

Nuits de veille, nuits d’angoisse, suspicions… Puis toutes ces petites histoires percutent l’Histoire, la grande. Les complicité se révèlent, les trahisons aussi, l’héroïsme prendra-t-il le dessus ? Le Messerschmitt BF110 de Rudolf Hesse s’écrase sur les côtes britanniques, il est fait prisonnier dans la région de Glasgow par notre héros et son équipier.  « Mon nom est Rudolf Hesse, et je suis venu pour sauver l’humanité ».

Notre héros prend quelques jours de vacances bien méritées, au manoir familial et son père Lord Lachlan s’enquiert :

  • Duncan, tout s’est-il bien passé ?
  • Tout à fait Père, très bien passé.… Semblable à la nuit !

Entre Langelot et Sergent Flamme, -pour les plus grands toutefois à cause des précisions historiques plus compliquées dans ce conflit de la II° Guerre mondiale -,  les aventures d’un agent secret dans la tourmente des guerres clandestines du XXe siècle. Un récit construit, haletant, des actions bien menées sur fond historique campé avec détails et informations passionnantes. Un suspense qui nous mène jusqu’à la dernière page. Un livre qui se dévore ! Voilà une bonne et saine lecture pour les ados et pour les plus grands !

Les illustrations en noir et blanc, au coup de crayon simple et clair soutiennent le récit.

Plus d’informations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE

Opération Asgard, Ecosse 1940, Tome 1 de la série Semblable à la nuit, du Cdt Saint Calbre et illustrations de La Raudière, Editions Via Romana, 228 pages, à partir de 14 ans, 14€

https://www.medias-presse.info/operation-asgard-ecosse-1940-du-cdt-saint-calbre-tome-1-de-la-serie-semblable-a-la-nuit/181541/

Comment Rothschild a fait fortune sur le dos de Napoléon

 

Depuis la loi de 1973, dite « loi Rothschild », du nom de la banque dont était issu l’ancien président de la République, Georges Pompidou, l’État est obligé de passer par le système des banques privées pour financer son endettement.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron, issu lui aussi de la banque Rothschild, ne compte pas bien sûr remettre en cause cette loi, préférant faire des coupes sombres dans les budgets sociaux pour réduire le déficit de l’État… Depuis 1973, le Trésor public ne peut plus présenter ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. En clair, l’État est condamné à se financer par des emprunts, contre intérêts, auprès de banques privées, au lieu de continuer à emprunter sans intérêt auprès de la Banque de France.

Comment en est-on arrivé là ? En 1973, après de 30 années de création monétaire, l’économie française était remise à flot. Dans l’esprit de l’ancien président de la République, Georges Pompidou, et des hauts fonctionnaires qui l’entouraient à l’époque, la France était désormais reconstruite suite aux destructions de la deuxième guerre mondiale. Il semblait donc plus aussi nécessaire de laisser persister des mécanismes qui s’étaient avérés bénéfiques pour le financement de dépenses d’investissements structurels, d’autant plus que ces mécanismes de création monétaire avaient été souvent utilisés pour financer le fonctionnement courant de l’État.

Il s’agissait avant tout d’instituer un garde-fou afin de préserver le pays de l’inflation et des dévaluations de la monnaie en s’imposant une discipline budgétaire. Il apparut souhaitable à la fois d’encadrer les dérives potentielles de l’État et de sortir d’une ère d’économie administrée en établissant un autre système de financement. Mais le problème, c’est que ces bonnes intentions finirent par faire le jeu du monde de la finance qui a vite vu l’intérêt qu’il pouvait retirer d’un système par lequel l’État devait obligatoirement passer pour emprunter.

De ce point de vue, la loi de 1973 fut également le fruit d’un habile lobbying bancaire visant à neutraliser tous ceux qui étaient favorables au système en vigueur jusqu’ici. Cette loi a été abrogée en 1994 mais après avoir été étendue et confortée au niveau de l’Union Européenne par les traités de Maastricht (à compter du 1er novembre 1993, article 104) et Lisbonne (à compter du 1er décembre 2009, article 123) que la France appliquer à la lettre depuis cette date.

Les critiques de la loi de 1973

Contrairement à ce qu’escomptaient les initiateurs de la loi de 1973, l’endettement public non seulement s’est poursuivi mais a augmenté considérablement, l’État étant progressivement devenu l’otage d’un système financier privé. On le voit aujourd’hui en France mais aussi en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Espagne, en Italie, ce ne sont plus les États qui gouvernent mais la « troïka » (Union Européenne, Fond Monétaire International et Banque Centrale Européenne) qui resserre toujours davantage son emprise financière sur les pays, notamment du Sud de l’Europe.

source : http://vuaumacroscope3.canalblog.com/archives/2019/10/26/37740820.html

La décapitation : Une mise à mort aux nombreux visages

 

«Caput, capitis», la tête, c’est le substantif à partir duquel le latin en a formé un autre: «capital», peine capitale. Depuis l’Antiquité, la décapitation est la mise à mort par excellence. Couper la tête d’un être humain a toujours revêtu une signification très particulière.[…]

Décapiter pour nier l’humanité de son adversaire

On tue la bête en l’égorgeant puis en détachant la tête du reste du corps, parfois après lui avoir lié les pattes. Dans les abattoirs modernes, c’est encore à la tête de l’animal que l’on s’attaque, en l’étourdissant au moyen du pistolet d’abattage. En ce sens, décoller un individu peut revenir à l’expédier tout droit non seulement hors du monde des vivants, mais avant ça, dans celui des bêtes.

Cette vision d’une humanité résidant tout entière ou presque dans la tête, qui surmonte le corps et s’affirme comme le siège de la raison, est au centre de certaines philosophies. La pensée d’Emmanuel Lévinas a vu dans le concept de «Visage » l’irruption indéniable de l’obligation éthique au sein du Moi.[…]

Entre trophée du guerrier et derniers honneurs

La décapitation à la hache, au couteau, à l’épée, est avant tout une affaire de soldats. Elle est la concrétisation d’un triomphe sur l’ennemi vaincu, sur lequel on prélève un trophée et qu’on humilie une dernière fois par la même occasion. Si cette dimension n’est pas réservée aux hordes de l’Antiquité (les armées de Tamerlan en feront un usage immodéré au XIVe siècle, si on en croit la légende noire du chef de guerre turco-mongol), la décapitation post-victoire reste leur spécialité.

Dans son imposante Géographie, le géographe Strabon, grec de culture latine du Ier siècle, s’effraie à l’époque des mœurs martiales dont faisaient montre certaines tribus gauloises, peu avant leur conquête par les Romains:

«Avec leurs habitudes de légèreté, ils ont cependant certaines coutumes qui dénotent quelque chose de féroce et de sauvage dans leur caractère, mais qui se retrouvent, il faut le dire, chez la plupart des nations du Nord. Celle-ci est du nombre: au sortir du combat, ils suspendent au cou de leurs chevaux les têtes des ennemis qu’ils ont tués et les rapportent avec eux pour les clouer, comme autant de trophées, aux portes de leurs maisons.»

Strabon se réjouit ensuite que les Romains aient par la suite réussi à faire passer le goût de la décapitation belliqueuse aux Celtes. La République puis l’Empire de Rome pratiquent pourtant la décollation, mais la réservent à leurs citoyens les plus respectables, c’est-à-dire ici les plus élevés dans l’échelle sociale et politique. Un trait qu’on retrouve au fondement du fonctionnement judiciaire de la monarchie française.[…]

Slate

https://www.fdesouche.com/2015/06/28/la-decapitation-une-mise-mort-aux-nombreux-visages/

Comment Hitler est devenu le Führer ?

vendredi 17 mai 2024

Le premier blocus des États-Unis contre Cuba

 

par Manuel E. Yepe.

La classe dirigeante des États-Unis prône la possession de Cuba depuis la fin du XVIIIe siècle, c’est-à-dire avant les premières guerres d’indépendance de l’île. Deux préceptes ont conditionné la politique étrangère de l’Amérique du Nord envers Cuba : la doctrine de la destinée manifeste et la théorie du fruit mûr.

En juin 1783, le deuxième président des États-Unis, John Adams, a déclaré que l’île de Cuba était un prolongement naturel du continent nord-américain et que son annexion était absolument nécessaire à l’existence des États-Unis. Il a fait valoir que son indépendance ne serait jamais permise, et qu’il ne soutiendrait pas la lutte de son peuple pour l’obtenir. Le mieux pour Cuba était de rester une possession de l’Espagne jusqu’à ce qu’ils puissent l’assimiler.

La “Destinée manifeste” était la conception développée à l’époque comme une doctrine qui attribuait aux États-Unis la mission spéciale d’étendre son système d’organisation économique, sociale et politique à l’ensemble de l’Amérique du Nord. Par la suite, il sera étendu à l’ensemble de l’hémisphère occidental.

L’expansion vers l’Ouest s’achève à la fin du XIXe siècle : la population autochtone est anéantie et les Mexicains perdent près de la moitié de leur territoire (Texas, Nouveau Mexique et Californie).

En 1823, le président James Monroe prononce la doctrine “l’Amérique pour les Américains”, selon laquelle toute ingérence d’une puissance européenne dans les républiques latino-américaines émergentes serait considérée comme un acte hostile aux États-Unis et Washington s’attribue donc le droit de protéger la région. Le paternalisme apparent envers le reste de l’hémisphère est rapidement devenu un expansionnisme évident.

Quelques années plus tôt, John Quincey Adams, alors secrétaire d’État au gouvernement de Monroe, puis son successeur à la présidence, avait écrit : “… si une pomme, décrochée de son arbre par la tempête, ne peut que tomber sur terre, Cuba, séparée par la force de son lien anormal avec l’Espagne et incapable de se maintenir, ne peut que graviter vers l’Amérique du Nord, qui, par une loi naturelle identique, ne peut la rejeter de son sein“.

Ce principe – connu sous le nom de principe du “fruit mûr” – n’a cependant pas empêché les États-Unis d’essayer d’acheter Cuba à l’Espagne. Une offre de cent millions de dollars à cet effet a été rejetée par la couronne ibérique.

Dans les années 1880, les capitaux étatsuniens étaient déjà solidement implantés à Cuba, en particulier dans l’industrie sucrière, en raison de leur intérêt mondial à transformer les îles des Caraïbes en économies sucrières.

Comme les racines révolutionnaires des États-Unis étaient encore vivantes dans la mémoire populaire, de nombreux citoyens ordinaires de cette nationalité avaient de la sympathie pour Cuba. Ce fait se superposait à une préparation tendue à une intervention militaire directe dans la guerre des Cubains contre l’Espagne pour l’indépendance.

Cependant, en 1895, peu avant de tomber au combat, le leader révolutionnaire cubain José Martí écrivait que, en luttant contre l’Espagne, Cuba avait l’intention “d’empêcher, avec son indépendance, les États-Unis de s’étendre à travers les Antilles et de tomber avec sa force davantage sur les terres de notre Amérique. Tout ce que j’ai fait jusqu’à présent a été pour cela“.

Le 24 décembre 1897, le sous-secrétaire à la guerre étatsunien J.C. Breckenridge écrivait dans une note de service :

Cette population (cubaine) est composée de Blancs, de Noirs, d’Asiatiques et de personnes issues du mélange de ces races. Les habitants sont généralement indolents et apathiques… Bien que ce peuple n’ait qu’une vague notion du bien et du mal, il a tendance à rechercher le plaisir non pas par le travail mais par la violence, il est évident que l’annexion immédiate de ces éléments troublants et nombreux à notre fédération constituerait une folie, donc avant de procéder, nous devons nettoyer le pays. Nous devons détruire tout ce qui est à portée de nos canons. Nous devons imposer un blocus strict pour que la faim et son compagnon éternel, les maladies, minent la population pacifique et déciment son armée. L’armée alliée doit être constamment engagée dans des actions de reconnaissance et d’avant-garde pour que l’armée cubaine soit irrémédiablement prise entre deux fronts“.

Le moment venu, nous devrons créer des conflits pour ce gouvernement indépendant qui devra faire face à ces difficultés qui, à leur tour, devront coïncider avec l’agitation et la violence entre les éléments susmentionnés, que nous devons soutenir. En résumé, notre politique doit toujours être de soutenir les plus faibles contre les plus forts, jusqu’à ce que nous ayons réussi à les exterminer tous les deux, afin d’annexer la Perle des Antilles“.

Source : El primer bloqueo yanqui contra Cuba

traduction Réseau International

https://reseauinternational.net/le-premier-blocus-des-etats-unis-contre-cuba/

Climat : tout ça pour rien

 

par Décoder l’éco

Christian Gérondeau répond aux remarques données sur la précédente vidéo et nous présente son nouveau livre. «Climat : tout ça pour rien !»

Toujours aux éditions l’artilleur.

Cette fois-ci, il s’agit de chiffrer la politique climatique tout en montrant son ineptie.

source : Décoder l’éco

https://reseauinternational.net/climat-tout-ca-pour-rien/

Dette publique : l’histoire d’un éternel recommencement

 

dette

C’est une constante de l’histoire, depuis que les gouvernements existent : ils sont irrémédiablement fâchés avec leurs dettes.

[…] Un ouvrage publié par les économistes Reinhard et Rogoff (This time is different) en 2008, étudie 66 pays sur plus de 800 ans. Il nous révèle que tous les États ont connu des problèmes de dette publique. Pis, quelle que soit la région du monde, les défauts de paiement des États endettés sont plus fréquents statistiquement que le remboursement à la date prévue !

S’agissant de la Grèce, elle a été, depuis son indépendance en 1830, plus d’une année sur deux en situation de défaut et de rééchelonnement de sa dette. Elle a connu six défauts souverains. En observant l’histoire, le défaut grec actuel apparaît cependant singulier car les pays développés ne faisaient plus défaut depuis les années 1980. […]

Les causes des défauts souverains vont de la guerre aux politiques économiques. Leur résolution est également différente. Observons le cas de la France. Sous la monarchie, le nombre de banqueroutes est considérable. Chamfort en dénombrait cinquante six depuis Henri IV. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, un nombre infini d’expédients, tous plus inefficaces, ne manquaient pas d’être utilisés. Après avoir battu monnaie par la création d’offices inutiles, après avoir falsifié la monnaie d’or et d’argent, après avoir pressuré les juifs ou les marchands étrangers, après avoir confisqué les biens de leurs sujets les plus riches, les souverains et leurs technocrates de l’époque rivalisaient de promesses fallacieuses, engageaient leur parole (verbum regium), dans l’espoir vain d’obtenir personnellement quelque prêt d’argent. Au final, on avait admis que les dettes d’un roi mouraient avec lui. […]

L’histoire de la dette publique montre, enfin, à quel point l’endettement public excessif peut être dangereux pour un peuple. Honoré de Mirabeau a été le premier à y voir un facteur d’instabilité politique majeur. Il a par ces mots rudes rapidement alerté les Français, au lendemain de la Révolution : « la dette publique fut le germe de la liberté. Elle a détruit le Roi et l’absolutisme. Prenons garde qu’en continuant à vivre, elle ne détruise la nation et ne nous reprenne la liberté qu’elle nous a donnée ». Ces propos illustrent le mécanisme politique conduisant au renversement d’une monarchie totalement ruinée : à l’aube de la Révolution, les finances du royaume sont dans un état calamiteux, générateur de violents conflits sociaux. La dette fait fondre le stock d’or, baisser la valeur de la monnaie et entraîne une hausse des prix des biens de première nécessité tels que le pain. Les premières victimes sont les populations les plus pauvres. […]

dette monarchie 1600-1715
Déficit de la monarchie française de 1600 à 1715.

Contrepoints

https://www.fdesouche.com/2015/08/03/dette-publique-lhistoire-dun-eternel-recommencement/

jeudi 16 mai 2024

Quand les États-Unis déportaient leurs radicaux vers la Russie soviétique

 

par Boris Egorov

Plusieurs années avant que les bolcheviks n’expulsent l’intelligentsia russe vers l’Occident, les Américains en ont fait de même. Ils ont rassemblé leurs radicaux les plus indésirables et les ont envoyés à Lénine en guise de «cadeau de Noël».

Bien avant l’hystérie du fameux « Les Russes arrivent ! » pendant la guerre froide, les États-Unis ont été frappés, à la fin des années 1910, par une panique que l’on pourrait résumer ainsi : « Les communistes arrivent ! ». La Révolution russe de 1917 n’a en effet pas uniquement changé la Russie, elle a aussi profondément influencé la société américaine, suscitant la crainte que les communistes n’accèdent au pouvoir en Amérique également.

La Peur Rouge

Les relations entre le gouvernement américain et les mouvements gauchistes et anarchistes n’avaient jamais été parfaites, mais en 1919, elles se sont littéralement transformées en guerre. En juin, les partisans anarchistes italiens de Luigi Galleani ont fait exploser des bombes dans huit villes du pays, visant des juges, des fonctionnaires de l’immigration et des avocats.

Heureusement, personne n’a été blessé, mais la nation s’est retrouvée saisie par la peur d’être à la veille d’une révolution à la russe et d’une guerre civile. L’une des victimes prévues de ces attentats, l’avocat Alexander Mitchell Palmer, a déclaré au Congrès que les révolutionnaires étaient prêts à « se lever et à détruire le gouvernement d’un seul coup ».

Alexander Mitchell Palmer

C’est Palmer, avec son assistant, le futur premier directeur du FBI, John Edgar Hoover, qui a par conséquent organisé les Palmer Raids, une série d’arrestations d’anarchistes et de militants radicaux de gauche. Comme la plus grande partie de ces derniers étaient des immigrants d’Europe occidentale et orientale, le gouvernement a alors choisi d’expulser ces non-citoyens du sol américain.

« Arche soviétique »

Le 21 décembre 1919, 249 radicaux arrêtés ont ainsi été embarqués à bord de l’USAT Buford dans le port de New York et envoyés en secret en Russie comme « cadeau de Noël de l’Amérique à Lénine et Trotski ». Les familles des déportés n’ont été informées de l’expulsion de leurs proches qu’après le départ du navire.

La presse était en liesse. C’est d’ailleurs elle qui a donné au bateau son surnom biblique : « Tout comme le départ de l’Arche que Noé a construite a été un gage pour la préservation de la race humaine, celui de l’Arche soviétique est un gage pour la préservation de l’Amérique », a publié le New York Evening Journal.

Le Saturday Evening Post partageait les mêmes sentiments : « Le Mayflower a amené les premiers bâtisseurs dans ce pays, le Buford a emporté les premiers destructeurs », pouvait-on lire dans ses pages.

Vers la Russie soviétique

Les États-Unis et la Russie soviétique n’entretenant alors pas de relations diplomatiques, le navire a été envoyé en Finlande. Les Soviétiques ont cependant été informés de son voyage et ont attendu avec impatience d’accueillir les honorables invités, et notamment les leaders et idéologues anarchistes Alexander Berkman et Emma Goldman, cette dernière que Hoover qualifiait de « femme la plus dangereuse d’Amérique ».

Goldman, aussi connue sous le nom de « Emma la Rouge », a témoigné : « Pendant 28 jours, nous avons été prisonniers. Des sentinelles aux portes de notre cabine jour et nuit, des sentinelles sur le pont pendant l’heure où nous étions autorisés quotidiennement à respirer l’air frais. Nos camarades hommes étaient enfermés dans des quartiers sombres et humides, misérablement nourris, nous tous dans l’ignorance totale de la direction que nous prenions. Pourtant, notre esprit était à la hauteur de la Russie, libre, la nouvelle Russie était devant nous ».

Le navire a finalement accosté en Finlande, où les passagers de l’Arche ont été escortés par l’armée finlandaise jusqu’à la frontière soviétique. La plupart d’entre eux étaient nés dans l’Empire russe, avaient combattu le tsarisme et été contraints de quitter le pays. À présent, très inspirés, ils espéraient rester en terres soviétiques pour toujours. Cependant, la réalité s’est avérée moins brillante qu’ils ne l’avaient prévu.

Désillusions

Chaleureusement accueillis par les bolcheviks, les passagers de l’Arche soviétique ont donc commencé à se faire une place dans la société soviétique. Le sort de la plupart d’entre eux reste inconnu, mais les chemins empruntés par les figures clefs ont été documentés.

Emma Goldman et Alexander Berkman ont ainsi de leur côté voyagé à travers le pays, rencontrant Lénine, des bolcheviks influents et des citoyens ordinaires sur leur route. Or, la désillusion les a rapidement gagnés face au spectacle s’offrant à eux. Horrifié par les actions de la Tchéka, cette police politique tristement célèbre, Berkman a écrit dans son livre La Tragédie russe : « De défenseur souhaité de la Révolution, la Tchéka est devenue l’organisation la plus redoutée, dont l’injustice et la cruauté répandent la terreur dans tout le pays ».

« J’ai trouvé la réalité en Russie grotesque, totalement différente du grand idéal qui m’avait porté sur la crête des hauts espoirs au pays de la promesse, a quant à elle certifié Emma Goldman dans Ma Désillusion en RussieJ’ai vu devant moi l’État bolchévique, formidable, écrasant tout effort révolutionnaire constructif, supprimant, rabaissant et désintégrant tout ».

La goutte de trop a  alors été la répression de la révolte des marins de Kronstadt en 1921, « la fierté et la gloire de la Révolution » comme les appelait pourtant Trotski. Les matelots exigeaient la fin de la dictature bolchévique et le rétablissement des libertés politiques pour tous les mouvements socialistes du pays.

Peu après la répression brutale de cette rébellion, Goldman et Berkman ont quitté le pays, pour ne jamais y retourner.

Martyr soviétique

Peter Bianki

Cependant, tous les passagers de l’Arche soviétique n’ont pas été désabusés par leur nouvelle patrie. Peter Bianki, dirigeant de l’autrefois puissante Union des travailleurs russes aux États-Unis, a su parfaitement s’y intégrer.

Il s’est immédiatement lancé dans toutes sortes de travaux pour la République soviétique : il a contribué à la restauration du système de transports en Sibérie, qui avait été endommagé durant la guerre civile, et a servi comme fonctionnaire du gouvernement municipal à Petrograd (ancien nom de Saint-Pétersbourg) et même comme commissaire adjoint à bord d’un navire hôpital en mer Baltique.

Le 10 mars 1930, Peter Bianki et dix autres militants et responsables du Parti communiste ont été tués au cours de l’un des soulèvements antisoviétiques survenus dans la région de l’Altaï. Tous ont alors été proclamés martyrs soviétiques.

source:https://fr.rbth.com/histoire/83602-etats-unis-deportation-radicaux-urss

https://reseauinternational.net/quand-les-etats-unis-deportaient-leurs-radicaux-vers-la-russie-sovietique/

Une dent humaine vieille d’environ 550.000 ans découverte à Tautavel

 

Incroyable découverte à Tautavel dans les Pyrénées-Orientales. Ou comment une dent peut changer le cours de la préhistoire. Un reste humain 100.000 ans plus vieux que l’Homme de Tautavel vient d’être mis au jour. Une dent qui bouleverse les connaissances sur l’être humain.

Cette dent est le reste humain le plus ancien de France. L’incisive avoisinerait les 550.000 ans. Soit 100.000 ans de plus que l’homme de Tautavel.

Ce sont des étudiants en archéologie qui ont fait la découverte. Ils sont inscrits au chantier de fouilles de la Caune de l’Arago à Tautavel, au Nord-ouest de Perpignan.

Ce vestige est rare en Europe. Il va permettre de mieux connaître les habitants précédents l’Homme de Néandertal.

Le site préhistorique de Tautavel n’a pas fini de livrer tous ces secrets. Depuis 51 ans, les fouilles organisées tous les ans ont permis la découverte de 600.000 vestiges du quotidien de nos ancêtres.

Source

https://www.fdesouche.com/2015/07/28/une-dent-humaine-vieille-denviron-550-000-ans-decouverte-tautavel/

mercredi 15 mai 2024

L’agriculture pourrait avoir été inventée bien plus tôt que les chercheurs ne le pensaient

 

épis d'orge

C’est sur les rives du lac de Tibériade, en Galilée, dans le nord d’Israël, que les hommes auraient, pour la première fois, tenté de cultiver des céréales sauvages il y a 23.000 ans… soit 11.000 ans plus tôt que ne le pensaient jusqu’à lors les archéologues !

Un bon impressionnant dans le temps qui fait reculer de façon spectaculaire l’apparition de l’agriculture… et qui vaudra sans doute la révision de tous les manuels de préhistoire si cette découverte était confirmée.

Le Croissant Fertile au Moyen Orient, a toujours été considéré comme le “berceau de la civilisation”. C’est là en effet, au Levant, quelque part entre l’actuelle Turquie, la Syrie, l’Irak et Israël que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs se sont sédentarisés et où sont apparues les premières grandes communautés agricoles, qui ont conduit à ce que les chercheurs appellent la “révolution néolithique” il y a environ 12.000 ans. Mais en fouillant un ancien campement préhistorique de chasseurs-cueilleurs-pécheurs (Ohalo II), un groupe d’archéologues et de botanistes des universités de Bar-Ilan, Haïfa, Tel-Aviv, Ben Gourion (Israël) et de Harvard (Etats-Unis) ont découvert des vestiges d’orge et de blé cultivés il y a 23 000 ans, comme le rapporte la revue PLOS One. […]

Sciences et Avenir

https://www.fdesouche.com/2015/07/29/lagriculture-pourrait-avoir-ete-inventee-bien-plus-tot-que-les-chercheurs-ne-le-pensaient/

mardi 14 mai 2024

L'apogée des troupes coloniales [2/3], avec Julie d’Andurain

Le débarquement : vérités et légendes

L’Allemagne vaincue fut pillée par les alliés

 

C’est seulement maintenant que la vraie histoire peut s’affranchir de la censure de presse :

« Après la reddition inconditionnelle de l’Allemagne, son pillage restera dans l’histoire parmi les épisodes les plus monstrueux des temps modernes. Sa ruine extrême défie toute description et son ampleur défie toute censure. »
– Ralph F. Keeling, Gruesome Harvest, 1947. Institute of American Economics.

Ralph Franklin Keeling de l’Institute of American Economics ne mâchait pas ses mots : « À notre arrivée, les Allemands étaient très anticommunistes ; depuis, ils ont commencé à fuir nos quartiers et à aller en Russie où ils étaient accueillis dans le parti communiste et même dans l’armée rouge, d’où ils pourraient un jour prendre leur revanche sur nous. »

Dans le Reich, l’élégance et la mode étaient de classe mondiale

La presse dissimula l’ampleur du pillage de l’Allemagne vaincue par les Alliés. Au cours de leur conquête, les richesses de l’Allemagne furent les premières à être dérobées. Toutes les maisons, tous les appartements furent visités, fouillés et dépouillés de tout bien transportable ayant de la valeur ; argenterie, objets d’art, vêtements, appareils ménagers et argent.

Dans le Reich hitlérien, l’élégance et la classe égalaient celles de Paris

Réserves, magasins et entrepôts furent pillés. Dans les fermes, les animaux, les machines, les stocks de semences, de fourrage, de vin et de produits alimentaires, furent enlevés. Les téléphones furent pris et le matériel télégraphique démonté. Des voitures, des camions et même le matériel des pompiers furent saisis. Les troupes étasuniennes, russes et britanniques se retrouvèrent plongées dans les vestiges d’une qualité d’existence dont la plupart ne pouvaient que rêver.

En Allemagne hitlérienne, l’élégance de l’innovation et de l’ingénierie était de classe mondiale

William H. G. Stoneman, correspondant à l’étranger du Chicago Daily News, mai 1945 :

« Pour des millions de dollars de choses rares, allant des lentilles complexes de Zeiss, au beurre et au fromage, en passant par les automobiles coûteuses, ont été détruits parce que l’armée n’a pas organisé de système de récupération du matériel précieux de l’ennemi. » Le terme ‘récupération’ est l’euphémisme de pillage.

Les réalisations du Reich ne furent jamais égalées dans les décennies qui suivirent

Il décrivit ensuite, éparpillés un peu partout, pour des millions de dollars de biens pillés. Ne pouvant tout simplement pas emporter tout ce qu’elles volaient, les troupes vandalisaient le surplus et le laissaient se dégrader. On estime que la valeur des biens pillés par les armées alliées se chiffra à des centaines de millions de dollars, et que « cela priva la population civile allemande du confort et des nécessités dont elle avait tant besoin. »

En Allemagne hitlérienne, le niveau de vie incomparable était inconnu ailleurs

Dans une démonstration de chutzpah à couper le souffle, les Soviétiques se plaignaient que,

« Les fonctionnaires étasuniens volaient les équipements d’usines situées dans un secteur réservé aux expéditions vers la Russie, et profitaient de leur vente à des pays étrangers. »

Le Sunday Tribune de Chicago, qui était à l’époque bien plus honnête que la presse d’aujourd’hui, était accablant :

« Aucune mesure efficace n’a été prise pendant la guerre, pour décourager les armées d’invasion de piller. Sous des euphémismes du genre « collecte de souvenirs, » piller est toléré.

Dans le Reich, la qualité de la vie était la meilleure du monde

Plus de 200 chefs-d’œuvre d’art allemand furent pillés par les l’armée étasunienne, et ils sont toujours gardés en lieu sûr aux États-Unis. Les Britanniques étaient aussi des pillards :

« Les Britanniques semblent être partout quand il y a des informations scientifiques ou industrielles à glaner. »

Pendant le Reich, les Allemands avaient une vie enviable

Allant de pair avec le pillage, les moyens de commercer de l’Allemagne furent supprimés, et toute la production cessa : construction navale, fabrication et exploitation d’aéronefs, roulements à billes et à rouleaux coniques, toutes les machines-outils lourdes, matériels lourds, aluminium, magnésium, béryllium, vanadium, matières radioactives, peroxyde d’hydrogène, huiles synthétiques, essence, ammoniac.

D’après Ralph F. Keeling :

« La science de l’Allemagne est détruite et, avec elle sa capacité à concurrencer commercialement les vainqueurs de la guerre. »

Il poursuit :

« Nous avons même réussi à enlever un grand nombre de personnes de la zone Ouest des Russes quand nous sommes partis pour leur laisser prendre le relais. En conséquence, nous disposons maintenant de centaines de scientifiques allemands, qui constituent sans aucun doute l’une des conquêtes les plus bénéfiques prises au Reich déchu. 

« Le secrétaire d’État adjoint, William L. Clayton, était tout aussi spontané en juin 1945 : ‘Nous avons l’intention d’assurer la divulgation complète de toutes les technologies et inventions allemandes existantes, au profit des Nations Unies’ (sic). »

Dans le Reich, la vie était exceptionnelle

La politique isolationniste d’avant-guerre des États-Unis prit fin. En 1945, Winston Churchill, premier ministre non élu de la Grande-Bretagne en faillite, avait placé une grande partie des actifs de l’empire britannique auprès des prêteurs sur gages de Wall Street. Développés par la guerre, les États-Unis, désormais expansionnistes, durent capitaliser sur leurs gains mal acquis pendant les 75 années suivantes.

Dans le Reich, le style de vie était sans égal

Nick Cook, consultant en aérospatiale pour le journal Jane’s Defence Weekly, écrivait dans le Daily Mail du 19 août 2001 :

« Une grande partie de l’expertise (étasunienne) en matière d’antigravité, remontait à des décennies et plus particulièrement à l’Allemagne national-socialiste. La plupart des projets d’ingénierie du cabinet Skunk Works (de Lockheed) sont issus à la base de la technologie et de l’expertise allemandes pillées par les Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Allemagne était un trésor de technologies attractives, allant de l’armement à l’électronique, en passant par les textiles et la médecine. 

« Le Britannique Ian Fleming, qui allait plus tard écrire les romans de James Bond, organisa ce qui était pratiquement une armée privée chargée du ‘pillage de la technologie’. Toutefois, les Britanniques n’étaient pas préparés à tirer parti des opportunités qui leur étaient offertes. Plus ingénieux (rapaces), les Étasuniens ont simplement déménagé les dossiers de centaines de milliers de brevets et les ont emportés chez eux. Selon l’US Office of Technical Services, l’organisme chargé de veiller à ce que la technologie allemande intègre rapidement l’industrie des États-Unis, les documents renfermaient une richesse matérielle représentant selon toute vraisemblance, pratiquement tous les secrets scientifiques, industriels et militaires de l’Allemagne nazie. »

Par rapport à la dépression britannique, étasunienne et soviétique, le Reich était épanoui

En vertu de la clause ‘réparations’, des millions d’Allemands furent envoyés dans les goulags soviétiques pour servir d’esclaves. La plupart de ces malheureux, femmes et enfants inclus, furent enfermés dans des wagons plombés de fabrication étasunienne, et expédiés grâce à une infrastructure ferroviaire construite par des esclaves avec des matériels de fabrication occidentale.

D’après Ralph Keeling :

« À Potsdam, la part du lion des réparations fut attribuée à la Russie. Elle devait obtenir sa propre zone (Allemagne de l’Est, Berlin-Est) plus 25% des autres zones. »

La valeur des équipements industriels bombardés et défoncés en Allemagne, fut évaluée à environ 5 à 10 milliards de dollars ; la moitié de ceux-ci étaient dans la zone russe et constituait désormais le ‘droit de butin’ de l’Union soviétique. Il fut convenu que 40% de ceux-ci pouvaient être transféré en URSS. Trois cent dix usines furent démantelées et donc enlevées.

Mercedes-Benz T80 ; musée de Stuttgart, dans le lander allemand de Bade-Wurtemberg. Approuvé officiellement par Adolf Hitler (fan de voitures de course), ce projet fut lancé en 1937, à l’apogée de la puissance du troisième Reich nazi. Le Dr Ferdinand Porsche, concepteur d’automobiles, visait pour la première fois la vitesse de 550 km/h, mais après les courses gagnées en 1938 et 1939 par George Eyston et John Cobb, la vitesse visée fut portée à 600 km/h.

Et ils partirent :

« Six navires transportèrent le matériel de valeur du chantier naval Deschmag, la plus grande entreprise de construction navale d’Allemagne. Vingt chargements de machines et d’outils d’une valeur de cinq millions de dollars, représentant la moitié de la plus grande fabrique de roulement à billes d’Allemagne, l’usine Gendorf Amorgana Chemical d’une valeur de dix millions de dollars, ainsi que la vaste usine souterraine de moteurs d’avions de Daimler-Benz. »

Selon Edwin W. Pauley, Commissaire aux réparations, les États-Unis avaient réservé 144 usines pour la Russie. Un grand nombre des principaux producteurs de biens civils allemands furent démantelés et expédiés à l’Est. Parmi eux, les deux plus grandes usines, les plus grandes raffineries de sucre, les plus grandes minoteries d’Europe, les grandes fabriques de soie Bemberg, célèbres pour leur bonneterie et leur lingerie, et les bureaux de Zeiss Optical à Jena. Toutes les voies ferrées secondaires furent démantelées et les locomotives 100% électriques enlevées. Deux cents usines majeures furent mises sous contrôle direct des Russes, avec leur main-d’œuvre de 1 300 000 employés allemands au salaire minimum vital, les bénéfices allant à l’URSS. »

Le 1er mai au village dans les années 130 en Allemagne. Architecture du IIIe Reich d’Adolf Hitler, à Deutschland Ostmark

« La Russie a hâte d’obtenir autant de butin que possible pour assurer la réussite de son plan quinquennal et, en fin de compte, afin d’absorber le Reich au sein de l’Union Soviétique. » 

« Vorace de butin, la France était impatiente de détruire à jamais l’Allemagne. Elle voulait se débarrasser de sa concurrente commerciale, tout en la conservant comme marché pour les produits britanniques, » écrivait Ralph Franklin Keeling. Il ajouta que « les ressortissants allemands dans les pays d’Amérique latine, devaient être capturés et envoyés en Europe pour servir d’esclaves. »

Le pillage du Reich vaincu s’étendit au-delà des frontières allemandes : la Suisse, la Suède, l’Espagne et d’autres pays furent contraints de remettre aux États-Unis tous les actifs, investissements et propriétés allemands. Dans ce qui équivalait à la notice nécrologique d’un rival commercial d’autrefois, Keeling écrivit gravement :

« Les priver de leur commerce extérieur et les empêcher d’exporter les produits manufacturés, équivalait aussi à prononcer la peine de mort contre le peuple allemand. »

Mike Walsh

Original : europeansworldwide.wordpress.com/2019/09/20/the-allied-sacking-of-defeated-germany/

Traduction Petrus Lombard

https://reseauinternational.net/lallemagne-vaincue-fut-pillee-par-les-allies/

lundi 13 mai 2024

Pourquoi l’Allemagne a envahi la Pologne en 1939…

 

… une provocation britannique pour détruire le Troisième Reich dans une guerre mondiale ou le chèque en blanc de la Grande-Bretagne à la Pologne

Par John Wear

Le 21 mars 1939, lors de l’accueil du Premier ministre français, Édouard Daladier, le Premier ministre britannique, Neville Chamberlain, a discuté d’un front commun avec la France, la Russie et la Pologne afin d’agir ensemble contre l’agression allemande. La France a immédiatement accepté, et les Russes ont accepté à la condition que la France et la Pologne signent d’abord. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Józef Beck, a opposé son veto à l’accord le 24 mars 1939 1. Les hommes d’État polonais craignaient plus la Russie que l’Allemagne. Le maréchal polonais Edward Śmigły-Rydz a déclaré à l’ambassadeur de France : « Avec les Allemands, nous risquons de perdre notre liberté. Avec les Russes, nous perdrions notre âme. » 2

Une autre complication est survenue dans la diplomatie européenne lorsqu’un groupe, parmi les habitants de Memel, en Lituanie, a cherché à rejoindre l’Allemagne. Les vainqueurs alliés du traité de Versailles avaient détaché Memel de la Prusse orientale et l’avaient placée sous protectorat de la Société des Nations. La Lituanie a ensuite procédé à la saisie de Memel auprès de la Société des Nations peu après la Première Guerre mondiale. Memel était historiquement une ville allemande qui, au cours des sept siècles de son histoire, ne s’était jamais séparée de sa patrie prussienne orientale. Après la Première Guerre mondiale, l’Allemagne était si faible qu’elle ne pouvait empêcher la minuscule nation néolituanienne de s’emparer de Memel 3.

Description de cette image, également commentée ci-après

L’occupation allemande de Prague en mars 1939 avait suscité un enthousiasme incontrôlable parmi la population majoritairement allemande de Memel. La population de Memel réclamait de rentrer en Allemagne et ne pouvait plus être retenue. Le ministre des Affaires étrangères lituanien s’est rendu à Berlin le 22 mars 1939, où il a accepté le transfert immédiat de Memel en Allemagne. L’annexion de Memel à l’Allemagne a eu lieu le lendemain. La question de Memel a explosé d’elle-même sans aucun plan délibéré d’annexion par l’Allemagne. 4 Les dirigeants polonais ont convenu que le retour de Memel à l’Allemagne, au détriment de la Lituanie, ne constituerait pas un conflit entre l’Allemagne et la Pologne 5.

Ce qui a causé un conflit entre l’Allemagne et la Pologne, c’est la prétendue ville libre de Dantzig. Dantzig a été fondée au début du 14ème siècle et était historiquement un port clé à l’embouchure de la grande Vistule. Dès le début, Dantzig était habitée presque exclusivement par des Allemands. En 1922, la minorité polonaise représentait moins de 3% des 365 000 habitants de la ville. Le traité de Versailles a fait passer Dantzig de capitale provinciale allemande en protectorat de la Société des Nations soumis à de nombreuses restrictions établies au profit de la Pologne. La grande majorité des citoyens de Dantzig n’avait jamais voulu se détacher de l’Allemagne et ils étaient impatients d’y revenir en 1939. Leur désir de rejoindre l’Allemagne était exacerbé par le fait que l’économie allemande était en bonne santé alors que l’économie polonaise était encore plongée dans la dépression. 6

Beaucoup de citoyens allemands de Dantzig ont toujours démontré leur loyauté inébranlable envers le national socialisme et ses principes. Ils avaient même élu une majorité parlementaire nationale-socialiste avant que ce résultat ne soit obtenu en Allemagne. Tout le monde savait que la Pologne cherchait constamment à accroître son contrôle sur Dantzig, malgré les vœux de la majorité allemande de Dantzig. Hitler n’était pas opposé aux aspirations économiques de la Pologne à Dantzig, mais il était résolu à ne jamais permettre l’instauration d’un régime politique polonais à Dantzig. Une telle renonciation de Hitler à Dantzig aurait été un reniement de la loyauté de ses citoyens à l’égard du Troisième Reich et de leur esprit d’autodétermination. 7

L’Allemagne a présenté le 24 octobre 1938 une proposition de règlement global de la question de Dantzig avec la Pologne. Le plan de Hitler lui permettrait d’annexer Dantzig et de construire une autoroute et un chemin de fer menant à la Prusse orientale. En contrepartie, la Pologne se verrait accorder un port franc permanent à Dantzig et le droit de construire ses propres autoroutes et voies ferrées menant au port. L’ensemble de la région de Dantzig deviendrait également un marché libre permanent pour les produits polonais sur lesquels aucun droit de douane allemand ne serait perçu. L’Allemagne ferait un pas sans précédent en reconnaissant et en garantissant la frontière germano-polonaise existante, y compris la frontière établie en 1922 en Haute-Silésie. Cette dernière disposition était extrêmement importante puisque le Traité de Versailles avait donné à la Pologne un territoire supplémentaire auquel l’Allemagne se proposait de renoncer. L’offre de Hitler de garantir les frontières de la Pologne comportait également un degré de sécurité militaire qu’aucune autre nation non communiste ne pouvait égaler. 8

Le règlement proposé par l’Allemagne à la Pologne était beaucoup moins favorable pour l’Allemagne que le Treizième Point du programme de Wilson à Versailles. Le traité de Versailles a donné à la Pologne de grandes étendues de territoire dans des régions telles que la Prusse occidentale et le Posen occidental, essentiellement allemandes. La partie industrielle la plus riche de la Haute-Silésie a également été donnée à la Pologne plus tard, malgré le fait que celle-ci y ait perdu le plébiscite 9. L’Allemagne était disposée à renoncer à ces territoires dans l’intérêt de la coopération germano-polonaise. Cette concession de Hitler était plus que suffisante pour compenser l’annexion allemande de Dantzig et la construction d’une autoroute et d’une voie ferrée dans le Corridor. Les diplomates polonais eux-mêmes ont estimé que la proposition allemande constituait une base sincère et réaliste pour un accord permanent 10.

Joseph Lipski

Le 26 mars 1939, l’ambassadeur de Pologne à Berlin, Joseph Lipski, a formellement rejeté les propositions de règlement de l’Allemagne. Les Polonais avaient attendu plus de cinq mois pour rejeter les propositions de l’Allemagne et ils n’avaient accepté aucune modification des conditions existantes. Lipski a déclaré au ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop qu’ « il était de son douloureux devoir d’attirer l’attention sur le fait que toute poursuite ultérieure de ces projets allemands, en particulier en ce qui concerne le retour de Dantzig au Reich, impliquerait une guerre avec la Pologne »11

Le 30 mars 1939, le ministre des Affaires étrangères polonais Józef Beck accepta l’offre de la Grande-Bretagne de donner une garantie inconditionnelle à l’indépendance de la Pologne. L’empire britannique a accepté de faire la guerre en tant qu’allié de la Pologne si les Polonais décidaient que la guerre était nécessaire. Dans un discours rédigé par le ministre britannique des Affaires étrangères, Lord Halifax, Chamberlain s’exprima à la Chambre des communes le 31 mars 1939 :

Je dois maintenant informer le Parlement… que, dans l’éventualité d’une action qui menacerait clairement l’indépendance de la Pologne et à laquelle le gouvernement polonais jugerait par conséquent vital de résister avec ses forces nationales, le gouvernement de Sa Majesté se sentirait immédiatement tenu de prêter au gouvernement polonais tout soutien en son pouvoir. Ils ont donné au gouvernement polonais une assurance à cet effet. 12

La Grande-Bretagne, pour la première fois de son histoire, avait laissé la décision de mener ou non une guerre en dehors de son pays à une autre nation. La garantie britannique à la Pologne était contraignante sans engagement de la part de la Pologne. Le public britannique s’étonna de ce mouvement. Malgré son caractère sans précédent, Halifax n’eut guère de difficulté à convaincre les partis conservateur, libéral et travailliste britanniques d’accepter la garantie inconditionnelle que la Grande-Bretagne accordait à la Pologne. 13

De nombreux historiens et diplomates britanniques ont critiqué la garantie unilatérale de la Grande-Bretagne à la Pologne. Par exemple, le diplomate britannique Roy Denman a qualifié la garantie d’entrée en guerre pour la Pologne de « entreprise la plus téméraire jamais osée par un gouvernement britannique. Il a placé la décision de paix ou de guerre en Europe entre les mains d’une dictature militaire téméraire, intransigeante et aventurière »14 L’historien britannique Niall Ferguson a déclaré que la garantie de la guerre, accordée à la Pologne « liait le destin de la Grande-Bretagne à celui d’un régime qui avait tout de non démocratique et d’antisémite comme celui de l’Allemagne ». 15 L’historien militaire anglais Liddell Hart a déclaré que la garantie accordée à la Pologne «confiait le destin de la Grande-Bretagne aux dirigeants polonais, des hommes au jugement très douteux et instable. De plus, la garantie était impossible à remplir sauf avec l’aide de la Russie… »16

L’historien américain Richard M. Watt a écrit à propos de la garantie unilatérale britannique à la Pologne : «Cette garantie extrêmement large laissait pratiquement aux Polonais la possibilité de décider si la Grande-Bretagne entrerait ou non en guerre. Donner un tel chèque en blanc à un pays d’Europe centrale, en particulier à la Pologne – une nation que la Grande-Bretagne considérait généralement comme irresponsable et cupide – était ahurissant. »17

Lorsque le ministre belge en Allemagne, le vicomte Jacques Davignon, a reçu le texte de la garantie britannique à la Pologne, il s’est exclamé en affirmant que l’expression «chèque en blanc» était la seule description possible du gage britannique. Davignon était extrêmement alarmé par l’imprudence des Polonais. Le secrétaire d’État allemand, Ernst von Weizsäcker, a tenté de rassurer Davignon en affirmant que la situation entre l’Allemagne et la Pologne n’était pas tragique. Cependant, Davignon craignait à juste titre que la décision britannique ne produise une guerre dans un délai très bref 18.

Weizsäcker s’est écrié plus tard avec mépris : « La garantie britannique à la Pologne était comme offrir des friandises à un enfant avant qu’il n’ait appris à écouter la raison ! » 19

La détérioration des relations germano-polonaises

Les relations germano-polonaises étaient devenues tendues par la dureté croissante avec laquelle les autorités polonaises traitaient la minorité allemande. Dans les années 1930, le gouvernement polonais a commencé à confisquer les terres de sa minorité allemande à des prix peu avantageux par le biais d’une expropriation publique. Le gouvernement allemand regrettait que les propriétaires allemands ne reçoivent que le huitième de la valeur de leurs avoirs du gouvernement polonais. Le public polonais étant au courant de la situation allemande et désirant l’exploiter, la minorité allemande en Pologne ne pouvait pas vendre le terrain avant l’expropriation. En outre, la loi polonaise interdisait aux Allemands de vendre à titre privé de vastes étendues de terres.

En 1939, les diplomates allemands ont insisté pour que soit respecté le Pacte des Minorités de novembre 1937 avec la Pologne pour l’égalité de traitement des propriétaires terriens allemands et polonais. Malgré les assurances de la Pologne quant à l’équité du traitement, les diplomates allemands ont appris le 15 février 1939 que les dernières expropriations de terres en Pologne concernaient essentiellement des propriétés allemandes. Ces expropriations ont pratiquement éliminé d’importantes propriétés foncières allemandes en Pologne à un moment où la plupart des grandes exploitations polonaises étaient encore intactes. Il est devenu évident que rien ne pouvait être fait diplomatiquement pour aider la minorité allemande en Pologne 20.

La Pologne menaça l’Allemagne de mobiliser une partie de ses forces le 23 mars 1939. Des centaines de milliers de réservistes de l’armée polonaise furent mobilisés. Hitler fut averti que la Pologne se battrait pour empêcher le retour de Dantzig à l’Allemagne. Les Polonais ont été surpris de découvrir que l’Allemagne ne prenait pas ce défi au sérieux. Hitler, qui recherchait profondément l’amitié avec la Pologne, s’abstint de répondre à la menace de guerre que représentait la Pologne. L’Allemagne n’a pas menacé la Pologne et n’a pris aucune mesure militaire préventive en réponse à la mobilisation partielle polonaise. 21

Józef Beck

Hitler considérait un accord avec la Pologne comme une alternative bien plus préférable à la guerre. Cependant, aucune autre négociation en vue d’un accord germano-polonais n’a eu lieu après la garantie britannique à la Pologne, en raison du refus de Józef Beck de négocier. Beck a ignoré les suggestions répétées de l’Allemagne en vue de négociations ultérieures, car il savait que Halifax espérait détruire complètement l’Allemagne. Halifax considérait une guerre anglo-allemande comme inévitable depuis 1936 et la politique anti-allemande de la Grande-Bretagne fut rendue publique par un discours de Neville Chamberlain le 17 mars 1939. Halifax décourageait les négociations germano-polonaises car il comptait sur la Pologne pour fournir le prétexte à une guerre préventive britannique contre l’Allemagne. 22

La situation entre l’Allemagne et la Pologne s’est rapidement détériorée au cours des six semaines qui ont suivi la mobilisation partielle de la Pologne du 23 mars 1939, jusqu’à un discours prononcé par Józef Beck le 5 mai 1939. L’objectif principal de Beck en prononçant son discours devant la Sejm, la chambre basse du parlement polonais, était de convaincre le public polonais et le monde qu’il était capable et désireux de défier Hitler. Beck savait que Halifax avait réussi à créer une atmosphère guerrière en Grande-Bretagne et qu’il pouvait aller aussi loin qu’il le voulait sans déplaire aux Britanniques. Dans son discours, Beck a adopté une attitude sans compromis qui a effectivement fermé la porte à de nouvelles négociations avec l’Allemagne.

Beck a fait de nombreuses déclarations fausses et hypocrites dans son discours. L’une des affirmations les plus étonnantes de son discours est que la garantie britannique à la Pologne n’avait rien d’extraordinaire. Il a décrit cela comme une étape normale dans la poursuite de relations amicales avec un pays voisin. Cela contrastait vivement avec la déclaration du diplomate britannique Sir Alexander Cadogan à Joseph Kennedy, selon laquelle les garanties de la Grande-Bretagne à la Pologne étaient sans précédent dans toute l’histoire de la politique étrangère britannique 23.

Beck a terminé son discours avec un point d’orgue émouvant qui a provoqué une excitation sauvage dans le parlement polonais. Quelqu’un dans l’auditoire a crié fort : «Nous n’avons pas besoin de paix !» Et un pandémonium s’en est suivi. Beck avait convaincu de nombreux Polonais dans le public de se battre contre l’Allemagne. Ce sentiment résultait de leur ignorance qui les empêchait de critiquer les nombreuses faussetés et inexactitudes contenues dans le discours de Beck. Beck a fait comprendre au public que Hitler avait insulté l’honneur de la Pologne avec ce qui était plutôt des propositions de paix raisonnables. Beck avait effectivement fait de l’Allemagne l’ennemi mortel de la Pologne 24.

Plus d’un million d’Allemands de souche résidaient en Pologne à l’époque du discours de Beck, ils ont été les principales victimes de la crise germano-polonaise dans les semaines qui ont suivi. Les Allemands en Pologne ont été soumis à des doses croissantes de violence de la part des Polonais majoritaires. On a répété à maintes reprises au public britannique que les griefs de la minorité allemande en Pologne étaient largement imaginaires. Le citoyen britannique moyen était complètement inconscient de la terreur et de la peur de la mort qui traquait ces Allemands en Pologne. En fin de compte, plusieurs milliers d’Allemands en Pologne sont morts à la suite de la crise. Ils ont été parmi les premières victimes de la politique de guerre du ministre britannique des Affaires étrangères, Halifax, contre l’Allemagne 25.

La responsabilité immédiate des mesures de sécurité impliquant la minorité allemande en Pologne incombait au directeur ministériel du département de l’intérieur, Waclaw Zyborski. Zyborski a consenti à discuter de la situation le 23 juin 1939 avec Walther Kohnert, l’un des dirigeants de la minorité allemande à Bromberg. Zyborski a avoué à Kohnert que les Allemands de Pologne se trouvaient dans une situation peu enviable, mais il n’était pas sensible à leur sort. Zyborski a mis fin à leur longue conversation en affirmant franchement que sa politique exigeait un traitement sévère de la minorité allemande en Pologne. Il a expliqué qu’il était impossible pour les Allemands de Pologne d’échapper à leur dur destin. Les Allemands en Pologne étaient les otages impuissants de la communauté polonaise et de l’État polonais 26.

D’autres dirigeants de la minorité allemande en Pologne ont à plusieurs reprises fait appel à l’aide du gouvernement polonais pendant cette période. Le sénateur Hans Hasbach, chef de la faction de la minorité allemande conservatrice, et M. Rudolf Wiesner, chef du parti de la Jeunesse allemande, ont chacun appelé, à plusieurs reprises, le gouvernement polonais à mettre un terme à la violence. Dans un appel vain lancé le 6 juillet 1939 au premier ministre Sławoj-Składkowski, chef du département de l’intérieur de la Pologne, Wiesner évoqua les vagues de violences publiques contre les Allemands à Tomaszów, près de Lodz, les 13 et 15 mai, à Konstantynów, les 21 et 22 mai, et à Pabianice, les 22 et 23 juin 1939. L’appel de Wiesner ne donna aucun résultat. Les dirigeants des groupes politiques allemands ont finalement reconnu qu’ils n’avaient aucune influence sur les autorités polonaises malgré leur attitude loyale à l’égard de la Pologne. La chasse était ouverte contre les Allemands de Pologne avec l’approbation du gouvernement polonais. 27

Des incidents anti-allemands ont également eu lieu contre la majorité allemande dans la ville libre de Dantzig. Le 21 mai 1939, Zygmunt Morawski, un ancien soldat polonais, a assassiné un Allemand à Kalthof, sur le territoire de Dantzig. L’incident lui-même n’aurait pas été aussi inhabituel si ce n’est que les autorités polonaises ont agi comme si c’était la Pologne et non la Société des Nations qui avait le pouvoir souverain sur Dantzig. Les responsables polonais ont refusé de s’excuser pour cet incident et ont traité avec mépris les efforts déployés par les autorités de Dantzig pour traduire en justice Morawski. Les Polonais de Dantzig se considéraient comme au-dessus de la loi. 28

Démonstration des nazis dans la vieille ville.
© Archiwum Państwowe w Gdańsku

La tension monta régulièrement à Dantzig après le meurtre perpétré par Morawski. Les citoyens allemands de Dantzig étaient convaincus que la Pologne ne leur montrerait aucune pitié si elle avait la victoire. Les Polonais ont été furieux lorsqu’ils ont appris que Dantzig défiait la Pologne en organisant sa propre milice pour la défense de son pays. Les Polonais ont blâmé Hitler pour cette situation. Le gouvernement polonais a protesté le 1er juillet 1939 auprès de l’ambassadeur allemand Hans von Moltke contre les mesures de défense militaire prises par le gouvernement de Dantzig. Le 6 juillet 1939, Józef Beck a déclaré à l’ambassadeur de France, Léon Noël, que le gouvernement polonais avait décidé que des mesures supplémentaires étaient nécessaires pour faire face à la prétendue menace de Dantzig. 29

Le 29 juillet 1939, le gouvernement de Dantzig a présenté aux Polonais deux notes de protestation concernant des activités illégales d’inspecteurs des douanes polonaises et de fonctionnaires des services frontaliers. Le gouvernement polonais a réagi en mettant fin à l’exportation de hareng et de margarine en franchise de droits de Dantzig vers la Pologne. Les autorités polonaises annoncèrent ensuite, aux premières heures du 5 août 1939, que les frontières de Dantzig seraient interdites à l’importation de tous produits alimentaires étrangers, à moins que le gouvernement de Dantzig ne s’engage, d’ici la fin de la journée, à ne jamais entraver les activités des douanes polonaises. Cette menace était redoutable car Dantzig ne produisait qu’une petite partie de sa propre nourriture. Tous les inspecteurs des douanes polonaises porteraient également les armes dans l’exercice de leurs fonctions après le 5 août 1939. L’ultimatum polonais indiquait clairement que la Pologne avait l’intention de remplacer la Société des Nations en tant que puissance souveraine à Dantzig. 30

Hitler a conclu que la Pologne cherchait à provoquer un conflit immédiat avec l’Allemagne. Le gouvernement de Dantzig s’est soumis à l’ultimatum polonais conformément à la recommandation de Hitler. 31

Józef Beck a expliqué à l’ambassadeur britannique Kennard que le gouvernement polonais était prêt à prendre des mesures militaires contre Dantzig s’il n’acceptait pas les conditions de la Pologne. Les citoyens de Dantzig étaient convaincus que la Pologne aurait exécuté une occupation militaire complète de Dantzig si l’ultimatum polonais avait été rejeté. Pour le gouvernement allemand, il était évident que les Britanniques et les Français étaient incapables ou réticents à empêcher le gouvernement polonais de prendre des mesures arbitraires pouvant provoquer une guerre 32.

Le 7 août 1939, les censeurs polonais autorisent le journal Illustrowany Kuryer Codzienny de Cracovie à publier un article d’une sincérité sans précédent. L’article indiquait que des unités polonaises traversaient constamment la frontière allemande pour détruire des installations militaires allemandes et pour transporter le matériel militaire allemand capturé en Pologne. Le gouvernement polonais n’a pas empêché le journal, qui avait la plus grande diffusion en Pologne, de dire au monde entier que la Pologne était à l’origine d’une série de violations de la frontière entre l’Allemagne et la Pologne 33.

L’ambassadeur de Pologne, Jerzy Potocki a tenté en vain de persuader Józef Beck de rechercher un accord avec l’Allemagne. Potocki a ensuite expliqué succinctement la situation en Pologne en déclarant que «la Pologne préfère Dantzig à la paix»34

Le président Roosevelt savait que la Pologne avait provoqué la crise qui avait éclaté à Dantzig et craignait que le public américain ne connaisse la vérité sur la situation. Cela pourrait être un facteur décisif pour décourager le plan de Roosevelt d’intervention militaire américaine en Europe. Roosevelt a demandé à l’ambassadeur américain Biddle de recommander aux Polonais de faire preuve de plus de prudence en faisant croire que les Allemands étaient responsables pour toute explosion inévitable à Dantzig. Le 11 août 1939, Biddle signala à Roosevelt que Beck ne souhaitait pas se lancer dans une série de manœuvres élaborées, mais vides, destinées à tromper le public américain. Beck a déclaré qu’à l’heure actuelle, il se contentait du soutien britannique total pour sa politique. 35

Roosevelt craignait également que les politiciens américains découvrent les faits à propos du dilemme sans espoir créé par la politique de provocation de la Pologne contre l’Allemagne. Lorsque le directeur de campagne du Parti démocrate américain et le ministre des Postes, James Farley, se sont rendus à Berlin, Roosevelt a chargé l’ambassade américaine à Berlin d’empêcher les contacts non supervisés entre Farley et les dirigeants allemands. Le 10 août 1939, le ministère allemand des Affaires étrangères avait conclu qu’il était impossible de pénétrer dans le mur de sécurité autour de Farley. Les Allemands savaient que le président Roosevelt était déterminé à les empêcher de communiquer librement avec les dirigeants américains en visite. 36

Les atrocités des civils et des militaires polonais

Le 14 août 1939, les autorités polonaises de la Haute-Silésie orientale ont lancé une campagne d’arrestations massives contre la minorité allemande. Les Polonais ont ensuite procédé à la fermeture et à la confiscation des entreprises, clubs et installations de protection sociale allemands restants. Les Allemands arrêtés ont été forcés de marcher vers l’intérieur de la Pologne en colonnes de prisonniers. Les différents groupes allemands en Pologne étaient déjà dans tous leurs états ; ils craignaient que les Polonais ne tentent l’extermination totale de la minorité allemande en cas de guerre. Des milliers d’Allemands cherchaient à échapper à l’arrestation en franchissant la frontière avec l’Allemagne. Parmi les pires atrocités commises récemment par la Pologne, citons la mutilation de plusieurs Allemands. Le public polonais a été instamment prié de considérer sa minorité allemande comme un otage impuissant pouvant être massacré en toute impunité 37.

Rudolf Ernst Wiesner

Rudolf Wiesner, qui était le plus important dirigeant de la minorité allemande en Pologne, a parlé d’un désastre «d’une ampleur inconcevable» depuis les premiers mois de 1939. Wiesner a affirmé que les derniers Allemands avaient été licenciés sans bénéficier de l’aide au chômage, et que la faim et la privation étaient visibles sur les visages des Allemands en Pologne. Les organismes de protection sociale allemands, les coopératives et les associations professionnelles ont été fermés par les autorités polonaises. Les conditions exceptionnelles prévues par la loi martiale dans la zone frontalière antérieure avaient été étendues à plus d’un tiers du territoire de la Pologne. Les arrestations massives, les déportations, les mutilations et les passages à tabac de ces dernières semaines en Pologne ont dépassé tout ce qui s’était passé auparavant. Wiesner a insisté sur le fait que les dirigeants de la minorité allemande ne souhaitaient que le rétablissement de la paix, le bannissement du spectre de la guerre et le droit de vivre et de travailler en paix. Wiesner a été arrêté par les Polonais le 16 août 1939, soupçonné d’espionnage pour l’Allemagne en Pologne. 38

La presse allemande a consacré de plus en plus d’espace aux comptes rendus détaillés des atrocités commises contre les Allemands en Pologne. Le Völkischer Beobachter a annoncé que le 20 août 1939, plus de 80 000 réfugiés allemands originaires de Pologne avaient réussi à atteindre le territoire allemand. Le ministère allemand des Affaires étrangères avait reçu un nombre considérable de rapports faisant état d’exactions commises contre des Allemands, de souche ou non, en Pologne. Plus de 1 500 rapports documentés ont été reçus depuis mars 1939 et plus de 10 rapports détaillés parviennent au ministère des Affaires étrangères allemand chaque jour. Les reportages présentaient un tableau stupéfiant de brutalité et de misère humaine 39.

W. L. White, journaliste américain, a ensuite rappelé qu’il ne faisait aucun doute à présent, chez les personnes bien informées, que d’horribles atrocités étaient infligées tous les jours aux Allemands de Pologne. 40

Donald Day, correspondant du Chicago Tribune, a relaté le traitement atroce que les Polonais avaient infligé aux Allemands de souche :

… Je suis rentré dans le couloir polonais où les autorités allemandes m’ont autorisé à interroger les réfugiés allemands de nombreuses villes polonaises. L’histoire était la même. Arrestations massives et longues marches le long des routes en direction de l’intérieur de la Pologne. Les chemins de fer étaient encombrés de mouvements de troupes. Ceux qui sont tombés sur le bord du chemin ont été abattus. Les autorités polonaises semblaient être devenues folles. J’ai interrogé les gens toute ma vie et je pense savoir comment faire des déductions à partir d’histoires exagérées racontées par des personnes qui ont vécu des expériences personnelles déchirantes. Mais même avec beaucoup d’indulgence, la situation était très mauvaise. Pour moi, la guerre ne semblait être qu’une question d’heures. 41

L’ambassadeur britannique Nevile Henderson à Berlin s’est efforcé d’obtenir de Halifax la reconnaissance du destin cruel de la minorité allemande en Pologne. Le 24 août 1939, Henderson avertit Halifax avec insistance que les plaintes des Allemands concernant le traitement réservé à la minorité allemande en Pologne étaient pleinement corroborées par les faits. Henderson savait que les Allemands étaient prêts à négocier et il déclara à Halifax que la guerre entre la Pologne et l’Allemagne était inévitable à moins que les négociations ne reprennent entre les deux pays. Henderson a plaidé auprès d’Halifax affirmant qu’il serait contraire aux intérêts polonais de tenter une occupation militaire complète de Dantzig et a ajouté une dénonciation cinglante de la politique polonaise. Ce que Henderson n’a pas compris, c’est que Halifax voulait la guerre pour elle-même en tant qu’instrument politique. Halifax souhaitait la destruction complète de l’Allemagne. 42

Le 25 août 1939, l’Ambassadeur Henderson rend compte à Halifax de la dernière atrocité perpétrée par la Pologne à Bielitz, en Haute-Silésie. Henderson ne s’est jamais fondé sur les déclarations officielles allemandes concernant ces incidents, mais a plutôt basé ses rapports sur des informations reçues de sources neutres. Les Polonais ont continué à déporter de force les Allemands de cette région et les ont forcés à marcher vers l’intérieur de la Pologne. Huit Allemands ont été assassinés et beaucoup d’autres ont été blessés au cours de l’une de ces actions.

Hitler était confronté à un terrible dilemme. S’il ne faisait rien, les Allemands de Pologne et de Dantzig seraient abandonnés à la cruauté et à la violence d’une Pologne hostile. Si Hitler prenait des mesures efficaces contre les Polonais, les Britanniques et les Français pourraient déclarer la guerre à l’Allemagne. Henderson craignait que l’atrocité de Bielitz ne soit l’ultime coup de pouce qui pousserait Hitler à envahir la Pologne. Henderson, qui souhaitait vivement la paix avec l’Allemagne, a déploré que le gouvernement britannique n’ait pas fait preuve de retenue à l’égard des autorités polonaises. 43

Le 23 août 1939, l’Allemagne et l’Union Soviétique ont conclu l’accord Molotov-Ribbentrop. Ce pacte de non-agression contenait un protocole secret reconnaissant une sphère d’influence russe en Europe orientale. La reconnaissance allemande de cette sphère d’influence soviétique ne s’appliquerait pas en cas de règlement diplomatique du différend germano-polonais. Hitler avait espéré récupérer l’initiative diplomatique par le biais du pacte de non-agression Molotov-Ribbentrop. Cependant, Chamberlain avertit Hitler dans une lettre datée du 23 août 1939 que la Grande-Bretagne soutiendrait la Pologne militairement, indépendamment de l’accord Molotov-Ribbentrop. Józef Beck a également continué à refuser de négocier un règlement pacifique avec l’Allemagne. 44

Le 29 août 1939, l’Allemagne fit une nouvelle offre à la Pologne pour une dernière campagne diplomatique visant à régler le différend germano-polonais. Les conditions d’un nouveau plan de règlement allemand, les propositions dites de Marienwerder, importaient moins que l’offre de négocier en tant que telle. Les termes des propositions de Marienwerder n’étaient conçus que comme un projet allemand provisoire en vue d’un éventuel règlement. Le gouvernement allemand a souligné que ces termes avaient été formulés pour servir de base à des négociations sans entraves entre égaux au lieu de constituer une série d’exigences que la Pologne serait tenue d’accepter. Rien n’empêchait les Polonais d’offrir un ensemble de propositions entièrement nouveau.

Les Allemands, en proposant de négocier avec la Pologne, ont indiqué qu’ils étaient en faveur d’un règlement diplomatique plutôt que de la guerre avec la Pologne. La volonté des Polonais de négocier n’aurait nullement impliqué une retraite de la Pologne ni une volonté de reconnaître l’annexion de Dantzig par l’Allemagne. Les Polonais auraient pu justifier leur acceptation de négocier en annonçant que l’Allemagne, et non la Pologne, avait jugé nécessaire de demander de nouvelles négociations. En refusant de négocier, les Polonais annonçaient qu’ils étaient favorables à la guerre. Le refus du ministre britannique des Affaires étrangères, Halifax, d’encourager les Polonais à négocier, indique qu’il était également favorable à la guerre. 45

Le Premier ministre français Daladier et le Premier ministre britannique Chamberlain ont tous deux critiqué en privé le gouvernement polonais. Daladier en privé a dénoncé la « folie criminelle » des Polonais. Chamberlain a avoué à l’ambassadeur Joseph Kennedy que ce sont les Polonais et non les Allemands qui étaient déraisonnables. Kennedy a déclaré au président Roosevelt : « Franchement, il [Chamberlain] est plus inquiet que les Allemands à propos de la déraison des Polonais. » 46

Le 29 août 1939, le gouvernement polonais a décidé la mobilisation générale de son armée. Les plans militaires polonais prévoyaient que la mobilisation générale ne serait ordonnée que si la Pologne décidait de faire la guerre. Henderson informa Halifax de certaines des violations avérées de la Pologne avant la guerre. Les Polonais avaient fait sauter le pont de Dirschau (Tczew) sur la Vistule, même si un côté  du pont se trouvait en territoire allemand (Prusse orientale). Les Polonais ont également occupé plusieurs installations à Dantzig et se sont confrontés le même jour aux citoyens de Dantzig. Henderson a rapporté que Hitler n’insistait pas sur la défaite militaire totale de la Pologne. Hitler était prêt à mettre fin aux hostilités si les Polonais indiquaient qu’ils étaient disposés à négocier un règlement satisfaisant. 47

L’Allemagne décida d’envahir la Pologne le 1 er septembre 1939. Tous les dirigeants britanniques affirmèrent que la responsabilité de déclencher la guerre revenait à Hitler. Le premier ministre Chamberlain a déclaré ce soir à la radio britannique que «la responsabilité de cette terrible catastrophe (guerre en Pologne) incombait à un seul homme, le chancelier allemand». Chamberlain a affirmé que Hitler avait ordonné à la Pologne de se rendre à Berlin avec l’obligation inconditionnelle d’accepter sans discussion les termes allemands. Chamberlain a nié que l’Allemagne ait invité les Polonais à engager des négociations normales. Les déclarations de Chamberlain étaient des mensonges sans fioritures, mais le cas de la Pologne était si peu défendable qu’il était impossible de le justifier avec la vérité.

Halifax prononça également un discours savamment hypocrite devant la Chambre des lords dans la soirée du 1er septembre 1939. Halifax affirma que la meilleure preuve de la volonté britannique en faveur de la paix était que Chamberlain, le grand leader pacifiste, entraînait la Grande-Bretagne dans la guerre. Halifax cacha le fait qu’il avait repris la direction de la politique étrangère britannique à Chamberlain en octobre 1938 et que la Grande-Bretagne ne serait probablement pas entrée en guerre si cela n’était pas arrivé. Il a assuré son auditoire que Hitler, à la barre de l’histoire, devrait assumer l’entière responsabilité du déclenchement de la guerre. Halifax a insisté sur le fait que la conscience anglaise était claire et que, en regardant en arrière, il ne souhaitait rien changer à la politique britannique. 48

Le 2 septembre 1939, l’Italie et l’Allemagne ont convenu de tenir une conférence de médiation avec la Grande-Bretagne, la France et la Pologne. Halifax a tenté de détruire le plan de la conférence en insistant pour que l’Allemagne retire ses forces de Pologne et de Dantzig avant que la Grande-Bretagne et la France envisagent de participer à la conférence de médiation. Le ministre français des Affaires étrangères, Bonnet, savait qu’aucun pays n’accepterait une telle condition et que l’attitude de Halifax était déraisonnable et irréaliste.

En fin de compte, l’effort de médiation a échoué et la Grande-Bretagne et la France ont déclaré la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. Lorsque Hitler a lu la déclaration de guerre britannique contre l’Allemagne, il a fait une pause et a demandé, en ne s’adressant à personne en particulier : «Et maintenant ?» 49 Maintenant l’Allemagne était face à une guerre inutile contre trois nations européennes.

Comme les autres dirigeants britanniques, l’ambassadeur en Allemagne, Nevile Henderson, a par la suite affirmé que la responsabilité de déclencher la guerre revenait à Hitler. Henderson écrivait dans ses mémoires en 1940 : «Si Hitler voulait la paix, il savait comment l’assurer, s’il voulait la guerre, il savait également ce qui la provoquerait. Le choix lui revenait et à la fin, il était entièrement responsable de la guerre.»[50] Henderson a oublié dans ce passage qu’il avait répété à plusieurs reprises à Halifax que les atrocités polonaises contre la minorité allemande en Pologne étaient extrêmes. Hitler a envahi la Pologne afin de mettre fin à ces atrocités.

Les atrocités polonaises continuent contre la minorité allemande

Les Allemands en Pologne ont continué à vivre dans une atmosphère de terreur au début du mois de septembre 1939. Dans tout le pays, on leur avait dit : «Si la guerre venait en Pologne, vous serez tous pendus». Cette prophétie s’est par la suite réalisée dans de nombreux cas.

Le fameux dimanche sanglant de Toruń, le 3 septembre 1939, a été accompagné de massacres similaires ailleurs en Pologne. Ces massacres ont mis fin tragiquement aux longues souffrances de nombreux Allemands. Les Allemands avaient anticipé cette catastrophe avant le déclenchement de la guerre, comme en témoigne la fuite ou la tentative d’évasion, hors de Pologne, d’un grand nombre d’Allemands. Les sentiments de ceux-ci ont été révélés par le slogan désespéré «Loin de cet enfer et retour au Reich !» 50

Alfred-Maurice de Zayas écrit à propos des Allemands de souche en Pologne :

Les premières victimes de la guerre étaient des Volksdeutsche, des allemands de souche résidant en Pologne et citoyens polonais. En utilisant des listes préparées des années auparavant, en partie par des bureaux administratifs locaux, la Pologne a immédiatement déporté 15 000 Allemands vers la Pologne orientale. La peur et la rage suscitées par les victoires allemandes rapides ont provoqué l’hystérie. Des «espions» allemands ont été vus partout, suspectés de former une cinquième colonne. Plus de 5 000 civils allemands ont été assassinés dans les premiers jours de la guerre. Ils étaient à la fois les otages et les boucs émissaires. Des scènes horribles se sont déroulées à Bromberg le 3 septembre, ainsi que dans plusieurs autres lieux de la province de Posen, à Pommerellen, où résidaient des minorités allemandes 51.

Note du Saker Francophone

Pour mémoire et pour l’ordre de grandeur, le massacre de Katyn, du fait du NKVD soviétique, a fait 4 400 morts d’après wikipédia qui se garde bien de faire la moindre allusion au martyr des civils allemands en Pologne.

Les atrocités polonaises contre les Allemands de souche ont été documentées dans l’ouvrage Polish Acts of Atrocity against the German Minority in Poland. La plupart du monde extérieur a rejeté ce livre, estimant qu’il ne s’agissait là que d’une propagande justifiant l’invasion de la Pologne par Hitler. Les sceptiques n’ont toutefois pas remarqué que des médecins légistes de la Croix-Rouge internationale, et des observateurs médicaux et juridiques des États-Unis, avaient vérifié les conclusions de ces enquêtes sur des crimes de guerre polonais. Ces enquêtes ont également été menées par la police allemande et les administrations civiles, et non par le Parti national socialiste ou l’armée allemande. En outre, des chercheurs anti-allemands et d’autres universitaires ont reconnu que les accusations dans le livre sont entièrement fondées sur des preuves factuelles. 52

L’ouvrage Polish Acts of Atrocity against the German Minority in Poland constatait :

Lorsque la première édition de cette collection de documents fut publiée le 17 novembre 1939, 5 437 meurtres commis par des soldats de l’armée polonaise et par des civils polonais contre des hommes, des femmes et des enfants de la minorité allemande avaient été définitivement constatés. On savait que le total, une fois pleinement déterminé, serait beaucoup plus élevé. Entre cette date et le 1er février 1940, le nombre de victimes identifiées s’est élevé à 12 857. Au stade actuel, les enquêtes révèlent qu’en plus de ces 12 857 personnes, plus de 45 000 personnes sont toujours portées disparues. En l’absence de trace, ils doivent également être considérés comme des victimes de la terreur polonaise. Même le chiffre de 58 000 n’est pas définitif. Il ne fait aucun doute que les enquêtes en cours conduiront à la divulgation de milliers de morts et de disparus supplémentaires 53.

L’autopsie des morts montre que des Allemands de tous âges, de quatre mois à 82 ans, ont été assassinés. Le rapport a conclu :

Il a été démontré que les meurtres avaient été commis avec la plus grande brutalité et que, dans de nombreux cas, il s’agissait d’actes purement sadiques : la crevaison des yeux a été établie, et on pouvait considérer que les autres formes de mutilation, étayées par les dépositions de témoins, étaient vraies.

La façon dont les meurtres ont été commis révèle, dans de nombreux cas, une  torture physique et mentale étudiée ; à cet égard, il faut mentionner plusieurs cas d’agonies qui ont duré plusieurs heures et de mort lente par négligence.

La constatation de loin la plus importante semble être la preuve que le meurtre commis avec des armes fortuites comme des gourdins ou des couteaux était l’exception et qu’en règle générale, les meurtriers disposaient de fusils et de pistolets de l’armée, modernes et très efficaces. Il convient de souligner en outre qu’il était possible de démontrer jusque dans les moindres détails qu’il ne pouvait s’agir d’exécutions [selon la loi militaire] 54.

Les atrocités polonaises n’étaient pas des actes de vengeance personnelle, de jalousie professionnelle ou de haine de classe ; au lieu de cela, ils s’agissait d’une action politique délibérée, de meurtres de masse organisés, causés par une psychose d’animosité politique. Cette envie de détruire tout ce qui était allemand, inspirée par la haine, a été menée par la propagande de la presse, de la radio, des écoles et du gouvernement polonais. Le chèque en blanc britannique de soutien avait encouragé la Pologne à commettre des atrocités inhumaines contre sa minorité allemande. 55

L’ouvrage Polish Acts of Atrocity against the German Minority in Poland  explique pourquoi le gouvernement polonais encourageait de telles atrocités :

La garantie d’assistance accordée à la Pologne par le gouvernement britannique est la cause qui a donné l’impulsion à la politique d’encerclement par la Grande-Bretagne. Il visait à exploiter le problème de Dantzig et du Corridor pour déclencher une guerre désirée et préparée depuis longtemps par l’Angleterre pour l’annihilation de la Grande Allemagne. À Varsovie, la modération n’était plus jugée nécessaire et l’opinion était que l’on pouvait sans problème aller de l’avant. L’Angleterre soutenait ce jeu diabolique, ayant garanti “l’intégrité” de l’État polonais. L’assurance britannique d’assistance signifiait que la Pologne allait être le bélier des ennemis de l’Allemagne.

Désormais, la Pologne ne néglige aucune forme de provocation et, dans son aveuglement, rêve d’une «bataille victorieuse aux portes de Berlin». Sans les encouragements de la clique anglaise des va-t’en-guerre, qui raidissait l’attitude de la Pologne à l’égard du Reich et dont les promesses permettaient à Varsovie de se sentir en sécurité, le gouvernement polonais n’aurait guère laissé les choses évoluer au point où soldats et civils polonais pourraient finalement interpréter le slogan d’extirper toute influence allemande comme une incitation au meurtre et à la mutilation bestiale d’êtres humains.56

John Wear

Source Unz Review

Traduit par jj, relu par San pour le Saker Francophone

  1.  Taylor, A.J.P., The Origins of the Second World War, New York: Simon & Schuster, 1961, p. 207. 
  2.  DeConde, Alexander, A History of American Foreign Policy, New York: Charles Scribner’s Sons, 1971, p. 576.
  3. Hoggan, David L., The Forced War: When Peaceful Revision Failed, Costa Mesa, Cal.: Institute for Historical Review, 1989, pp. 25, 312. 
  4. Taylor, A.J.P., The Origins of the Second World War, New York: Simon & Schuster, 1961, p. 209. 
  5. Hoggan, David L., The Forced War: When Peaceful Revision Failed, Costa Mesa, Cal: Institute for Historical Review, 1989, p. 50. 
  6. Ibid., pp. 49-60. 
  7. Ibid., pp. 328-329. 
  8.  Ibid., pp. 145-146. 
  9. Ibid., p. 21. 
  10. Ibid., pp. 21, 256-257. 
  11. Ibid., p. 323. 
  12. Barnett, Correlli, The Collapse of British Power, New York: William Morrow, 1972, p. 560; see also Taylor, A.J.P., The Origins of the Second World War, New York: Simon & Schuster, 1961, p. 211. 
  13. Hoggan, David L., The Forced War: When Peaceful Revision Failed, Costa Mesa, Cal.: Institute for Historical Review, 1989, pp. 333, 340. 
  14. Denman, Roy, Missed Chances: Britain and Europe in the Twentieth Century, London: Indigo, 1997, p. 121. 
  15. Ferguson, Niall, The War of the World: Twentieth Century Conflict and the Descent of the West, New York: Penguin Press, 2006, p. 377. 
  16. Hart, B. H. Liddell, History of the Second World War, New York: G. P. Putnam’s Sons, 1970, p. 11. 
  17. Watt, Richard M., Bitter Glory: Poland and Its Fate 1918 to 1939, New York: Simon and Schuster, 1979, p. 379. 
  18. Hoggan, David L., The Forced War: When Peaceful Revision Failed, Costa Mesa, Cal: Institute for Historical Review, 1989, p. 342. 
  19. Ibid., p. 391. 
  20. Ibid., pp. 260-262.
  21. Ibid., pp. 311-312. 
  22. Ibid., pp. 355, 357. 
  23. Ibid., pp. 381, 383. 
  24. Ibid., pp. 384, 387. 
  25. Ibid., p. 387. 
  26. Ibid., pp. 388-389. 
  27. Ibid
  28. Ibid., pp. 392-393. 
  29. Ibid., pp. 405-406. 
  30. Ibid., p. 412. 
  31. Ibid., p. 413. 
  32. Ibid., pp. 413-415. 
  33. Ibid. p. 419. En bas de page, l’auteur note qu’un rapport sur le même sujet était apparu dans le New York Times du 8 Août 1939. 
  34. Ibid., p. 419. 
  35. Ibid., p. 414. 
  36. Ibid., p. 417. 
  37. Ibid., pp. 452-453. 
  38. Ibid., p. 463. 
  39. Ibid., p. 479. 
  40. Ibid., p. 554. 
  41. Day, Donald, Onward Christian Soldiers, Newport Beach, Cal.: The Noontide Press, 2002, p. 56. 
  42. Hoggan, David L., The Forced War: When Peaceful Revision Failed, Costa Mesa, Cal.: Institute for Historical Review, 1989, pp. 500-501, 550. 
  43. Ibid., p. 509 
  44. Ibid., pp. 470, 483, 538. 
  45. Ibid., pp. 513-514. 
  46.  Ibid., pp. 441, 549. 
  47. Ibid., pp. 537, 577. 
  48. Ibid., pp. 578-579. 
  49. Ibid., pp. 586, 593, 598. 
  50. Hoggan, David L., The Forced War: When Peaceful Revision Failed, Costa Mesa, Cal.: Institute for Historical Review, 1989, p. 390. 
  51. De Zayas, Alfred-Maurice, A Terrible Revenge: The Ethnic Cleansing of the East European Germans, 2nd edition, New York: Palgrave Macmillan, 2006, p. 27. 
  52. Roland, Marc, “Poland’s Censored Holocaust,” The Barnes Review in Review: 2008-2010, pp. 132-133. 
  53. Shadewalt, Hans, Polish Acts of Atrocity against the German Minority in Poland, Berlin and New York: German Library of Information, 2nd edition, 1940, p. 19. 
  54. Ibid., pp. 257-258. 
  55. Ibid., pp. 88-89. 
  56. Ibid., pp. 75-76. 

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